Fondation initiale 1795 (≈ 1795)
Création de la fabrique à Paris, origine de la distillerie.
1875
Distillerie attestée
Distillerie attestée 1875 (≈ 1875)
Première mention officielle de la distillerie à Maisons-Alfort.
1933-1935
Modernisation Art déco
Modernisation Art déco 1933-1935 (≈ 1934)
Construction de la façade Art déco par l'architecte Paul Fénard.
1960
Rachat par Pernod
Rachat par Pernod 1960 (≈ 1960)
La distillerie est rachetée par le groupe Pernod.
1993
Inscription historique
Inscription historique 1993 (≈ 1993)
La façade et la tour sont inscrites à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Mur aveugle de la façade ; façades et toitures de la grande tour sur l'avenue du Général-Leclerc (cad. D 8) : inscription par arrêté du 4 août 1993
Personnages clés
Fernand Moureaux
Figure centrale de l'entreprise, introducteur de la liqueur Suze.
Paul Fénard
Architecte ayant conçu la façade Art déco de l'usine.
Origine et histoire de l'Usine de la Suze
L’ancienne usine de la Suze occupe une parcelle en bordure de la Marne à Maisons-Alfort, sur l’emplacement d’une distillerie attestée en 1875 et dont les origines remontent à une fabrique fondée à Paris en 1795. La maison Rousseau-Laurens y a été liée aux établissements Moureaux, et Fernand Moureaux, qui a introduit la liqueur « Suze » à base de gentiane, est devenu la figure centrale de l’entreprise. L’activité industrielle s’est développée à Maisons-Alfort, la distillerie employant jusque-là plusieurs dizaines, voire jusqu’à deux cents personnes selon les périodes, et multipliant usines et dépôts en province et à l’étranger. La société, devenue « Distillerie de la Suze », modernise ses installations dans l’entre-deux-guerres : en 1933-1935 l’architecte Paul Fénard réalise une nouvelle façade sur l’ancienne rue de Créteil (actuelle avenue du Général-Leclerc) pour harmoniser l’usine avec l’église Sainte-Agnès voisine, largement financée par Moureaux. La façade, conçue dans un esprit Art déco, est un mur aveugle en béton et parpaings ornée d’une frise de métopes portant les noms et les armoiries des villes où la maison possédait des usines et entrepôts, parmi lesquelles figurent Alfort (Maisons-Alfort), Pontarlier, Bordeaux, Lyon, Moulins, Marseille, Rouen, Lille, Tours, Toulouse, Genève et Bruxelles. Seule subsiste aujourd’hui la façade de Paul Fénard et la grande tour, visibles près de la sortie de métro « École vétérinaire de Maisons-Alfort », entre les numéros 11 et 25 de l’avenue du Général-Leclerc. La distillerie a connu plusieurs transformations de propriété et d’usage : rachetée par le groupe Pernod dans les années 1960, l’activité industrielle a ensuite été transférée et les locaux de Maisons-Alfort ont été occupés à partir de 1974 par les Cycles Lejeune avant d’être définitivement désaffectés en 1988. Dans le cadre de la requalification urbaine et d’une ZAC, la façade a été démontée puis repositionnée pour la préserver face aux travaux. Le mur aveugle, ainsi que les façades et la toiture de la grande tour, ont été inscrits à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 4 août 1993. Cette façade conservée constitue un élément important du parcours historique de la ville de Maisons-Alfort et témoigne du lien entre architecture industrielle et paysage urbain des années 1930.