Usine Gasse et Canthelou à Elbeuf en Seine-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine industriel Usine

Usine Gasse et Canthelou à Elbeuf

  • 17 Rue Camille-Randoing
  • 76500 Elbeuf
Propriété privée

Période

2e quart XIXe siècle, 2e moitié XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures de l'ensemble des bâtiments ; emprise foncière de la cour (cad. AN 160 ) : inscription par arrêté du 2 décembre 1997

Origine et histoire de l'Usine Gasse et Canthelou

L'usine de tissage et d'apprêt des étoffes de laine, située 17 rue Camille-Randoing à Elbeuf (Seine-Maritime), a été édifiée en plusieurs campagnes successives réalisées en 1843, 1860, 1882 et 1918. Elle est d'abord construite vers 1840 par Auguste Rocheux sur un terrain qui servait de clos à rames appartenant au manufacturier Alexandre Grandin fils. Les premiers ateliers, orientés à l'est, s'élèvent sur deux à quatre niveaux avec un étage de comble. Rachetée en 1854 par Louis-Edmond Join-Lambert, l'usine voit ses ateliers d'apprêt équipés de deux machines à vapeur de 20 et 25 chevaux et de nouveaux bâtiments sont édifiés le long de la rue Patallier dans les années 1860. En 1882 Samson Lepesqueur reprend l'établissement ; en 1885 sont construits des ateliers en rez-de-chaussée le long de la rue Salvandy et installés des équipements tels qu'une sécherie mécanique, une rameuse de draps et trois chaudières fournies par Bigot d'Elbeuf et Renault fils de Rouen. Au début du XXe siècle, la société Gasse et Canthelou devient propriétaire et fait édifier à l'ouest un atelier en shed, opération matérialisée en 1918. L'ensemble forme un îlot de 6 000 m2 desservi par une longue cour centrale, les ateliers les plus anciens étant affectés aux opérations préparatoires au tissage, au foulage et au tondage ; l'atelier sud abrite le ramage et le décatissage, et l'atelier ouest le tissage mécanique. Vers 1900, l'usine se dote d'un triage de laine, d'un déchireur mécanique de déchets et de 99 métiers mécaniques ; en 1930, un atelier de collage et de séchage utilisant huit cylindres entre en service, accompagné d'une dévideuse de 640 broches, de 96 métiers mécaniques et de sept métiers à bras. L'effectif évolue au fil du temps : 52 ouvriers en 1889, environ 300 vers 1920 et 320 en 1967, dont 138 hommes et 182 femmes. L'usine cesse son activité en 1967 et une partie des bâtiments est ensuite occupée par diverses sociétés. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le 13 janvier 1994 et a été acquis par la commune en 2005. Une réhabilitation a transformé la manufacture en résidence de standing comprenant des logements de type loft et duplex ; cette restauration s'est déroulée en deux phases, la première portant sur 58 logements dans la partie la plus ancienne, la seconde sur 23 logements aménagés dans les sheds. Les bâtiments sont construits en brique, pierre, ardoise et tuile ; les façades en brique inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques ont été fidèlement reconstituées. Les fenêtres d'époque ont été remplacées par des menuiseries en bois à double vitrage conçues pour rappeler les anciennes fenêtres « à guillotine ». Dans les sheds, deux travées de toiture ont été supprimées pour améliorer l'accès et l'apport de lumière ; la charpente métallique et les poteaux en fonte ont été conservés. Les façades des sheds ont été repensées avec une ossature métallique apparente habillée de briques de parement et de larges baies métalliques inspirées des anciens ateliers. Enfin, un ascenseur panoramique a été installé dans le bâtiment central, offrant une vue sur les toitures des sheds.

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