Usine Menier de Noisiel en Seine-et-Marne

Patrimoine classé Patrimoine industriel Usine

Usine Menier de Noisiel

  • Chemin de la Rivière
  • 77186 Noisiel
Usine Menier de Noisiel
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Usine Menier de Noisiel
Usine Menier de Noisiel
Crédit photo : Tangopaso - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

2e moitié XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Ancien pavillon pour le refroidissement du chocolat sur la rive gauche de la Marne ; pont en béton fretté reliant l'usine au bâtiment dit la Cathédrale ; bâtiment dit la Cathédrale sur l'île de la Marne (cad. A 728) : inscription par arrêté du 7 avril 1986 - Moulin hydropneumatique construit par l'architecte Jules Saulnier sur la Marne (cad. A 728) : classement par arrêté du 7 février 1992 ; Les parties suivantes de l’ancienne chocolaterie Menier situé 7-9 boulevard Pierre-Carle, sur les parcelles 6 et 252, figurant au cadastre section BA, tel que délimité par un liseré rouge sur le plan annexé à l'arrêté : les façades et toitures des bâtiments suivants : les remises et écuries ; l’atelier de mécanique et l’atelier des bois ; les magasins (à l’exception de la verrière) ; les ateliers de triage et de séchage du sucre (y compris la verrière) ; la galerie semi-souterraine de refroidissement ; l’atelier de pliage et emballage conçu par Saulnier (y compris la verrière) et l’adjonction de Logre en tête de pont ; le pavillon d’entrée du site et ses grilles ; le pavillon du gardien ; l’escalier monumental dans l’axe de l’entrée principale et son mur de soutènement. À l’intérieur de ces bâtiments, les parties suivantes sont inscrites : les façades intérieures des ateliers de mécanique et de bois, des magasins, des ateliers de triage et séchage et des ateliers de pliage, emballage et dressage ; les galeries et salles souterraines repérées sur le plan ; les escaliers repérés sur le plan ; le pont roulant dans l’atelier de mécanique ; les plaques à cabochons de verre au sol de l’atelier de triage et séchage : inscription par arrêté du 25 juin 2021

Origine et histoire de l'Usine Menier

L'ancienne usine Menier, implantée sur la Marne en 1825 par Jean‑Antoine‑Brutus Menier (appelé aussi Antoine Brutus Menier), prit d'abord la forme d'une installation destinée au broyage de poudres médicinales. Dirigée par quatre générations de la famille Menier, elle se spécialisa à partir du Second Empire dans la fabrication du chocolat. Les principales campagnes de construction se déroulèrent de 1860 à 1867, de 1872 à 1874 sous la direction de Jules Saulnier, de 1880 à 1890 sous la conduite de Jules‑Louis Logre accompagné de son fils Louis, et de 1906 à 1908 avec Stephen Sauvestre et Louis Logre. Parmi les édifices notables figurent le moulin hydropneumatique conçu par Saulnier (1871), le bâtiment des refroidisseurs aménagé par Jules Logre (1882) et longtemps attribué à Gustave Eiffel, la nouvelle chocolaterie dite « cathédrale » de Stephen Sauvestre (1905) et la passerelle en béton fretté étudiée par l'ingénieur Armand Considère (1906). L'ensemble industriel a été remanié et restauré par les architectes Bernard Reichen et Philippe Robert en 1995‑1996 et accueille désormais le siège social de Nestlé France. La chronologie de la fin d'activité fait l'objet de mentions variées : l'arrêt de l'activité chocolatière est parfois signalé en 1990, d'autres sources évoquent un arrêt de la production en 1994, après la cession du site à Nestlé‑Rowntree‑Mackintosh en 1988. La construction de la cité ouvrière de Noisiel débuta en 1874 et, selon les sources, s'étendit jusqu'au début du XXe siècle (périodes mentionnées : 1902 et 1911) ; elle comprenait réfectoires, écoles, une mairie et une ferme. Jean‑Antoine‑Brutus Menier avait initialement loué en 1825 un moulin seigneurial à roue pendante et le terrain attenant, puis fit transformer et acquit l'ensemble pour son entreprise pharmaceutique. Le moulin fit l'objet de plusieurs reconstructions : une intervention par l'entrepreneur Dubreuil en 1842, une reconstruction par l'architecte Jules Bonneau en 1852 dotée de deux turbines conçues par l'ingénieur Louis‑Dominique Girard, puis l'édification de l'actuel moulin à la fin des années 1860‑début 1870, conçu par Jules Saulnier avec l'ingénieur Armand Moisant et mis en service en 1872. Ce moulin, pièce maîtresse de l'usine utilisant l'énergie hydraulique de la Marne pour broyer les fèves de cacao, se distingue par sa structure métallique apparente et son parement de briques polychromes à décors empruntant au style orientaliste. La charpente métallique pèse 460 tonnes pour une surface au sol de 485 m², soit 948 kg par mètre carré, et reste visible dans le décor de la façade. L'intérieur se répartit sur trois niveaux, chacun dédié à une étape de la production : broyage des fèves au dernier étage, mélange des cosses et du sucre à l'étage intermédiaire, et préparation de la pâte de cacao au rez‑de‑chaussée, conformément au principe de faire descendre le produit fini vers les niveaux inférieurs. La ferme industrielle dite « du Buisson Saint‑Antoine » fut construite entre 1880 et 1888. En 1900, la superficie de l'usine atteignait six hectares et la production connut un déclin à partir de 1950. Au titre des protections patrimoniales, la « Cathédrale » sur l'île de la Marne, le pavillon de refroidissement et le pont en béton fretté ont été inscrits au titre des monuments historiques le 7 juillet 1986 ; le moulin a été classé le 7 février 1992 et, en 2021, l'inscription a été étendue à d'autres parties de l'ancienne chocolaterie, notamment aux ateliers, grilles et intérieurs.

Liens externes