Origine et histoire des Usines de porcelaine
Les usines de porcelaine Gaucher et Vincent-Blin, situées à Vierzon (Cher), occupent un site industriel installé entre la gare et le canal, au cœur du tissu urbain de la ville. L’origine remonte à une verrerie construite en 1860 pour Félix Richer, transformée en 1881 en fabrique de porcelaine équipée de trois fours. La fabrique était alors exploitée par la société en nom collectif Besnard, Lachaise et Cie et employait 180 personnes en 1882 ; elle prit le nom de B.L. et Charonnat en 1900 puis fut cédée en 1919 à la famille de banquiers Gaucher, qui l’exploita jusqu’en 1959. L’usine Gaucher couvrait une surface de 2 700 m2. Sur le site subsiste un ensemble de fours ronds dits « à globe », fonctionnant à feu intermittent et à flamme renversée, alimentés au charbon ; ces fours semblent remonter à la période de transformation en porcelainerie, mais l’un d’eux a été détruit. Les fours sont installés sous une charpente en fer remarquable par son ancienneté : selon F. Hamon, spécialiste du patrimoine industriel, le système, conçu et fabriqué sur place, daterait au plus tard des années 1840-1850, et l’on se demande s’il s’agit de la charpente de la verrerie originelle. Le site est représentatif d’une activité importante de l’industrie vierzonnaise, la fabrication de la porcelaine, et illustre l’implantation des sites industriels au XIXe siècle. Très proche se trouve l’usine Blin, où est conservé un four de même type adapté pour fonctionner au gaz. La présence, sur un seul secteur, de fours à globe alimentés au charbon et d’un four fonctionnant au gaz permet d’observer l’évolution des modes de production. Ces fours sont d’un grand intérêt, car ils représentent un système technique utilisé sur une longue période, jusqu’à la fin des années 1950, dont il subsiste peu d’exemples. Les bâtiments vétustes de l’usine ont fait l’objet de permis de démolir en 1991 et le 21 avril 1998. La ville de Vierzon, propriétaire, a fait démolir les bâtiments dégradés des deux usines en ne conservant que les édifices abritant les fours et les fours eux-mêmes, et souhaite réhabiliter le site dit de la Croix Blanche en réalisant un aménagement paysager pour lequel elle a sollicité des fonds européens. L’ensemble a été partiellement inscrit au titre des monuments historiques en 1999.