Vertillum de Vertault en Côte-d'or

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Vestiges antiques

Vertillum de Vertault

  • Le Bourg
  • 21330 Vertault
Vertillum de Vertault
Vertillum de Vertault
Vertillum de Vertault
Vertillum de Vertault
Vertillum de Vertault
Crédit photo : Claude PIARD - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Période

Gallo-romain, IIIe siècle

Patrimoine classé

Les ruines de l'oppidum : classement par liste de 1875

Origine et histoire du Vertillum

L'oppidum de Vertillum, ancien site gaulois puis gallo-romain, se situe sur un plateau dominant la commune de Vertault, en Côte-d'Or. Propriété de l'État, service du ministère de la Culture, le terrain a été transféré à la commune le 14 septembre 2007. Classé monument historique depuis 1875, le site a fait l'objet de fouilles dès le XIXe siècle, souvent menées de façon destructive ; de nombreux objets découverts à cette époque sont conservés au musée du Pays châtillonnais. Établi sur un tertre dominant la Laigne, Vertillum comprend un oppidum ceint d'un murus gallicus et d'un fossé, attribués aux Lingons, qui couvre environ 25 hectares, puis un vicus gallo-romain. La ville gallo-romaine, qui aurait compté entre 3 000 et 5 000 habitants, présentait des zones résidentielles, un forum, des thermes, un temple et un centre administratif. Le murus gallicus semble dater du Ier siècle ; sa ruine commence au IIIe siècle et s'achève un siècle plus tard lors d'une destruction imputée à une invasion de Vandales. Les dernières monnaies mises au jour, d'Arcadius et d'Honorius, situent la fin probable de l'occupation à la période où le christianisme devient religion d'Empire.

Les premières fouilles de 1846, menées par Lucien Coutant, ont dégagé deux grands édifices publics, le temple et les thermes. La Société archéologique et historique du Châtillonnais a repris les recherches de 1882 à 1939, mettant au jour de nombreux habitats enterrés et une imposante enceinte. En 1977, des élus locaux ont engagé la mise en valeur et la protection de quatre pôles du site : le mur, les habitats enterrés, les thermes et le temple. Des campagnes ultérieures ont apporté d'autres découvertes : en 1988, au sud du site, au-dessus de l'église actuelle, un fanum et un ensemble cultuel ; en 1996, au nord, sur la commune de Molesme au lieu-dit « sur le creux », des constructions de la Tène tardive (Ier siècle av. J.-C.). Depuis 1984, de nouvelles recherches et des actions de valorisation ont poursuivi la conservation des vestiges.

Le site conserve de nombreuses structures enterrées, des restes de remparts, des thermes et un temple, mais les fouilles du XIXe et du début du XXe siècle en ont fortement altéré certains bâtiments naguère bien préservés, notamment les thermes. Sur le fanum extra-muros, une nécropole animale a été mise en évidence, comprenant 200 chiens, 42 chevaux, 8 moutons, 2 bœufs, ainsi que huit inhumations humaines. Parmi les vestiges notables figurent en particulier le murus gallicus et les thermes.

Vertillum était également un centre métallurgique où l'on travaillait des alliages à base de cuivre : objets inachevés et déchets montrent l'usage de techniques de fonderie et de tôlerie permettant de recouvrir des éléments en fer de bronze. La production locale comprenait des poignées — notamment un type figurant deux dauphins affrontés — de la vaisselle plate et divers objets utilitaires ornés ou non, tels que clés, serrures, clochettes et stylets. Le musée du Pays châtillonnais consacre une salle aux objets retrouvés sur le site ; une dédicace des thermes est conservée au musée archéologique de Dijon et un bas-relief représentant trois déesses-mères figure parmi les pièces exposées. Les lacunes des descriptions et le mauvais état des fouilles anciennes rendent toutefois difficile l'évaluation précise de la diversité et de la chronologie de la production locale.

La commune assure l'entretien du site avec le soutien de l'association Revivre en Haute Bourgogne.

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