Origine et histoire
Témoin majeur de l'occupation médiévale des gorges de l'Ardèche, le site de la Magdeleine domine un cirque naturel et un méandre bien connus pour leurs vestiges préhistoriques. Ses origines restent floues ; la fondation de cet ensemble monastique est généralement située entre le XIe et le XIIe siècle. Installé sur une plateforme d'environ 2 500 m², au sommet d'un plateau boisé de chênes et voisin de la grotte de la Madeleine, le lieu est difficile d'accès par un sentier escarpé ou par bateau sur l'Ardèche. Une première chapelle-oratoire troglodyte, partiellement creusée dans le calcaire et d'environ 30 m², y est édifiée au XIe siècle, accompagnée de plusieurs bâtiments d'exploitation et d'habitation. Le substrat a été retaillé pour créer un niveau de circulation, et le chœur de la chapelle est surélevé par deux emmarchements. Au début du XIIIe siècle, une seconde chapelle mitoyenne de style roman provençal, à chevet semi-circulaire et d'environ 28 m², est accolée puis agrandie par la suite à 60 m². Des constructions supplémentaires datées du début du XIVe siècle comprennent deux longs bâtiments susceptibles d'avoir abrité cellier, cuisine, boulangerie, pressoir, forge, logements et dortoirs. Les fouilles ont mis au jour un jardin médiéval, une citerne, un cimetière d'une centaine d'inhumations et une petite plaque en émail du Limousin portant un monogramme IHS, indice de la présence de reliques. Malgré l'appellation locale ancienne de « maladrerie des Templiers », ni les sources écrites ni les vestiges découverts, ni les analyses anthropologiques des sépultures n'ont permis de confirmer un rôle de léproserie, de commanderie ou une appartenance aux ordres du Temple ou des Hospitaliers. Le site semble avoir été abandonné autour de 1310, puis temporairement réoccupé par des charbonniers au XVIe siècle et par des bergers au XIXe siècle. De style roman et classées monument historique depuis le 4 août 2015, les ruines de la Magdeleine sont aujourd'hui visibles depuis plusieurs belvédères le long de la route touristique des gorges, notamment le « balcon des Templiers », le « belvédère des Templiers » et le « balcon de la maladrerie ».