Vestiges de l'aqueduc romain de Luynes en Indre-et-Loire

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Aqueduc gallo-romain

Vestiges de l'aqueduc romain de Luynes

  • 44 Rue de la Bruzette
  • 37230 Luynes
Vestiges de laqueduc romain de Luynes
Vestiges de laqueduc romain de Luynes
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Crédit photo : Myrabella - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Antiquité

Patrimoine classé

Aqueduc romain (vestiges) (cad. F 1, 2, 5) : classement par liste de 1862

Origine et histoire de l'aqueduc romain

Cet aqueduc aérien d'environ 270 à 300 mètres, construit en blocage et parement de petit appareil, alimentait une villa gallo-romaine. Situé à Luynes (Indre-et-Loire), il forme, avec la pile de Cinq‑Mars, l'un des monuments romains les plus connus du département et figure parmi les aqueducs antiques les mieux conservés du nord‑ouest de la France. Bien que régulièrement cité dans la littérature depuis le XVIIe siècle, la première étude complète date de 1966 ; des recherches menées au début des années 2000 ont précisé l'architecture tout en soulevant de nouvelles questions de chronologie et de fonction. La partie aérienne, souvent désignée de façon réductrice comme « aqueduc de Luynes », se compose de quarante‑quatre piles visibles, dont neuf sont encore réunies par huit arches consécutives ; ces vestiges couvrent environ 270 mètres sur les quelque 500 mètres que mesurait le pont‑aqueduc initial pour franchir le vallon. En aval, la portion souterraine, peut‑être longue d'un kilomètre ou plus, n'est pas attestée de façon certaine malgré des indices photographiques, et la ou les destinations finales au sein du vaste complexe antique de Malliacum demeurent inconnues. La date de construction reste indéterminée : l'ouvrage a manifestement connu plusieurs campagnes de construction et de réfection, et il pourrait avoir succédé, sur une partie de son parcours, à d'autres structures antérieures dont la nature est mal définie ; l'hypothèse d'un mur continu servant de support à un état antérieur de l'aqueduc a été avancée. Propriété de la commune de Luynes, l'aqueduc est classé monument historique depuis 1862.

Le site antique de Malliacum, mentionné dès le VIe siècle par Grégoire de Tours, se situe sur le coteau à l'est du bourg médiéval actuel et présente de nombreuses traces d'occupation romaine, tant d'installations domestiques que de constructions plus monumentales. Les vestiges s'étendent dans un rectangle allongé de plus d'un kilomètre par deux cents mètres, traversé par un chemin de crête gaulois ultérieurement remplacé par une voie antique au pied du coteau ; leur interprétation oscille entre l'existence d'une agglomération secondaire et celle d'un vaste domaine rural organisé autour d'édifices importants. Parmi les ensembles étudiés, l'ancien prieuré de Saint‑Venant a longtemps été considéré comme une structure défensive ou un castellum du Bas‑Empire ; un réexamen conduit en 2002 a remis en cause ces interprétations sans aboutir à une nouvelle lecture claire, et la citerne enclosée dans l'ancien prieuré, profondément remaniée, ne peut être attribuée sans réserve à l'époque antique ni présentée comme l'aboutissement certain de l'aqueduc. À une trentaine de mètres au nord du prieuré, les fouilles menées entre 1976 et 1980 ont mis au jour un vaste balnéaire comportant frigidarium, tepidarium et caldarium chauffés par hypocauste, une piscine et un tronçon d'égout ; cet ensemble, daté par la céramique des années 150‑180 et appelé villa du Clos de Sainte‑Roselle, constitue l'un des aboutissements possibles de l'aqueduc monumental.

Les matériaux utilisés montrent un approvisionnement local : les moellons calcaires du parement et du noyau ne proviennent pas du tuffeau du coteau et semblent plus résistants, les terres cuites des voûtes présentent des dimensions inhabituelles suggérant une production locale, et le mortier associe chaux et sable de Loire. Un mur continu, déjà signalé au XXe siècle, a été identifié plus précisément en 2002 et 2003 ; large d'au moins 0,80 m et conservé ponctuellement jusqu'à 1,50 m de hauteur lorsqu'il est inséré dans les piles, il pourrait être le vestige d'un état antérieur de la canalisation. Les piles du pont‑aqueduc, au nombre probable d'environ 90 à l'origine sur 500 m, ont été regroupées en quatre ensembles architecturaux distincts selon les études récentes ; elles présentent des plans et des parements variés, des ressauts destinés à réduire progressivement les sections et à aligner le sommet des piles, ainsi qu'un noyau de blocage enveloppé d'un parement de moellons rectangulaires. Les arches encore en place ont des ouvertures proches de 3 m et leurs voûtes sont réalisées en béton de blocage recouvert en petit appareil, les voûtes en plein cintre comportant des briques rayonnantes ; au sommet des piles, l'eau circulait vraisemblablement dans un canal maçonné (specus) étroit, d'environ 10 à 12 cm de largeur, dont la structure et le revêtement restent indéterminés.

L'axe général du pont‑aqueduc suit un tracé nord‑nord‑est/sud‑sud‑ouest (azimut 195°) entre la ferme de la Pie Noire et le hameau de Villeronde ; la section aérienne traverse un vallon dont l'altimétrie évolue d'environ 85 m près des sources à 80 m à l'extrémité sud du tronçon conservé. Les principales sources repérées à proximité se trouvent dans le secteur de la Pie Noire ou Pinnoire, la source de la Pie Noire elle‑même et la Claire‑Fontaine ayant pu contribuer à l'alimentation, tandis que des auteurs anciens et des observations récentes signalent la possibilité d'autres captages non identifiés. La destination finale de l'aqueduc n'est pas établie : en fonction des hypothèses d'états successifs, son terminus pourrait avoir varié et les propositions faites incluent le secteur de Panchien, la citerne du prieuré de Saint‑Venant ou le balnéaire du Clos de Sainte‑Roselle, sans qu'aucune de ces options n'ait pu être vérifiée de façon décisive.

La pente estimée de la partie aérienne, calculée à partir des sources présumées et de la hauteur des piles conservées, s'établit à environ 1,5 m par kilomètre ; la pente de la section souterraine n'est pas connue. La chronologie reste incertaine : l'ouvrage a été daté diversement par les auteurs, les études récentes insistant davantage sur des phases de construction et de réfection multiples que sur une seule campagne ; des documents font état d'une utilisation prolongée au Moyen Âge, des réparations étant mentionnées dans une source diplomatique ancienne. Les recherches historiques et archéologiques menées depuis le XVIIe siècle puis synthétisées et complétées à la fin du XXe et au début du XXIe siècle ont grandement enrichi la connaissance du monument, mais nombre d'interrogations subsistent quant à son tracé complet, sa chronologie précise et ses fonctions. L'aqueduc, propriété communale et classé depuis 1862, est aujourd'hui partiellement conservé mais montre des signes de dégradation et fait l'objet d'études et d'opérations de restauration ponctuelles.

Liens externes