Vestiges de la villa gallo-romaine de Cassinomagus à Chassenon en Charente

Vestiges de la villa gallo-romaine de Cassinomagus

  • 16150 Chassenon
Vestiges de la villa gallo-romaine de Cassinomagus
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Crédit photo : Rickytambour - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

Gallo-romain

Patrimoine classé

Le mur d'enceinte et les galeries voûtées dites Caves de Longeas (cad. E 51) : classement par arrêté du 3 mars 1959

Origine et histoire

Cassinomagus est le nom antique d’une agglomération implantée entre le Ier et le IVe siècle sur la commune de Chassenon (Charente). Le site est renommé pour l’état de conservation exceptionnel de ses thermes du Ier siècle, appelés thermes de Chassenon ou « thermes de Longeas ». Les constructions ont largement recours à l’impactite issue de l’astroblème de Rochechouart‑Chassenon, une roche d’impact présente dans le sous‑sol et exploitée localement pour les bâtiments et les habitations successives. Installé sur un plateau bordé par la Vienne, le complexe monumental occupe le bord sud‑est du bourg de Chassenon, à proximité immédiate de Rochechouart. Géologiquement, le site se situe à la jonction des granites du plateau du Limousin et des calcaires de l’Angoumois, au cœur de l’astroblème qui a laissé d’importantes brèches d’impact caractérisées par deux faciès identifiés localement.

Le toponyme Cassinomagus renvoie probablement au gaulois cassino‑/cassano‑, « chêne », combiné à l’appellatif ‑magos, « plaine » ou « marché », d’où l’idée d’un « champ ou marché des chênes » ; le nom Longeas évoque la forme allongée des « caves » du grand édifice longtemps interprété comme un palais, avant qu’il ne soit reconnu comme thermes. Des traces d’occupation humaine sont attestées dès la préhistoire et, pendant le second âge du Fer (La Tène), le site montre une implantation structurée : deux fossés fouillés lors des opérations sur l’aqueduc ont livré céramiques gréco‑italiques, amphores, outils en fer et trous de poteau, témoignant d’un comblement rapide et d’occupations organisées. L’ensemble céramique et amphorique de ces fossés suggère un statut particulier du site laténien, peut‑être lié à une consommation de vin cérémonielle, à un habitat aisé ou à des sépultures aristocratiques, et laisse ouverte l’hypothèse d’un sanctuaire pré‑romain.

Des installations en terre et bois, des puits et des structures hydrauliques précèdent la période gallo‑romaine proprement dite ; des éléments datés au tournant du Ier siècle confirment la permanence d’un habitat au début de l’empire. L’agglomération gallo‑romaine se développe ensuite et, à son apogée au IIe siècle, couvre une superficie importante — jusqu’à environ 140 hectares en intégrant les zones peu denses — avec un ensemble monumental d’environ 20 hectares comprenant, d’ouest en est, le temple de Montélu, de vastes thermes, deux fana jumelés et, au‑delà de l’enclos, un amphithéâtre. L’artisanat et l’habitat se répartissent autour de cet ensemble, le long de la voie qui passe au sud de l’agglomération.

Les thermes de Longeas sont l’élément le plus monumental et le mieux étudié du site : couvrant quelque 12 500 m², ils forment un complexe double de type impérial, construit sur deux niveaux et proposant deux circuits symétriques selon un axe est‑ouest, l’un thérapeutique au sud et l’autre hygiénique au nord. Leur construction s’étale par étapes sur plusieurs décennies, avec l’emploi massif d’impactite pour les maçonneries, l’utilisation de briques et de mortiers de chaux et de sable, et la présence d’aménagements sophistiqués (foyers, bassins, systèmes d’évacuation et de distribution d’air chaud). Leur état de conservation est remarquable, avec des murs conservés jusqu’à plusieurs mètres de hauteur, et ils ont été utilisés pendant environ deux siècles avant un incendie aux derniers siècles de l’empire.

L’alimentation en eau du complexe repose sur un aqueduc daté de la fin du Ier ou du début du IIe siècle qui, venu de l’est, alterne sections souterraines et portions aériennes sur un grand pont à piliers avant d’aboutir à un bassin de répartition près du temple de Montélu ; de là l’eau est distribuée vers les thermes et le sanctuaire. D’autres conduits et branches, y compris un aqueduc villageois, complètent le circuit hydraulique et desservent aussi des équipements comme l’amphithéâtre, où une branche voûtée arrive jusqu’au centre de la scène.

Le temple de Montélu, ou « sanctuaire des Chenevières », est construit sur une vaste esplanade et présente une architecture soignée : cella centrale, revêtements et éléments en marbre, et importants remblais de terrassement pour retenir la masse du sol. Au sud du temple, un ensemble singulier de 49 fosses cylindriques disposées en damier a été mis en évidence, ainsi que d’autres bâtiments publics ou semi‑publics repérés par prospections magnétiques et fouilles, tandis que des quartiers d’habitat, des puits multiples et des installations artisanales se concentrent au sud du site. Les carrières d’impactite qui approvisionnaient le chantier sont visibles autour de Chassenon et ont été exploitées depuis l’Antiquité.

À partir du début du IIIe siècle le site entre en déclin et les principaux édifices publics sont abandonnés à la fin du IIIe siècle ; après les invasions, une partie de la population se rassemble autour du cimetière et de l’église, et les ruines servent de carrière pour la construction locale, y compris pour des bâtiments médiévaux. L’intérêt archéologique de Cassinomagus remonte au XIXe siècle avec les premières fouilles et relevés, puis se poursuit avec des campagnes plus systématiques au XXe siècle ; Jean‑Henri Moreau, à partir de la fin des années 1950, a joué un rôle décisif dans l’identification et la mise en valeur des thermes et dans la conservation des vestiges.

Depuis la fin du XXe siècle et au XXIe siècle, les recherches se sont professionnalisées et multipliées — prospections géophysiques, fouilles programmées, études des mortiers, photogrammétrie et projets collectifs — tandis que le site a été protégé et valorisé sous la forme du parc archéologique Cassinomagus, qui associe réserve archéologique, jardins antiques, centre d’accueil et médiation publique. Le parc, ouvert au public avec des actions pédagogiques et culturelles, attire chaque année plusieurs dizaines de milliers de visiteurs et constitue aujourd’hui le cadre des recherches et de la conservation du plus remarquable ensemble thermal et monumental de l’agglomération gallo‑romaine de Cassinomagus.

Liens externes