Vestiges du Fort de Peccais à Saint-Laurent-d'Aigouze dans le Gard

Patrimoine classé Patrimoine militaire Fort Patrimoine défensif

Vestiges du Fort de Peccais

  • Plaine de Saint-Jean
  • 30220 Saint-Laurent-d'Aigouze
Fort de Peccais
Vestiges du Fort de Peccais
Vestiges du Fort de Peccais
Crédit photo : Thérèse Gaigé - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

1ère moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

Fort de Peccais (vestiges) , y compris le fossé (cad. D 424, 425) : inscription par arrêté du 13 décembre 1978

Origine et histoire du Fort de Peccais

Le fort de Peccais, aujourd’hui en ruines, est une construction militaire du XVIe siècle située à la rencontre du canal du Bourgidou et de celui de Peccais, à proximité des salins d'Aigues-Mortes, sur la commune de Saint-Laurent-d'Aigouze (Gard). Sa mission était d'assurer un contrôle permanent sur les salines voisines et sur les canaux de transport du sel, tout en protégeant la zone des pilleurs, des contrebandiers et des pirates. La première mention certaine du fort remonte à 1569. Après cette date, il passa successivement aux mains des Calvinistes puis de l'autorité royale jusqu'à la paix d'Alès. La reconstruction de l'ouvrage est à situer peu après 1629 ; il subit peu de transformations au cours du XVIIe siècle. Jusqu'en 1716, des annexes telles qu'une chapelle, des citernes, des glacières, des magasins et une boulangerie enrichissaient l'ensemble. Entre 1716 et 1775, l'entrée et les défenses furent renforcées par l'ajout d'un redent et d'une communication crénelée. L'ouvrage était entouré d'un fossé et d'un avant-fossé sur ses quatre fronts, le fossé sud étant en partie comblé, et l'entrée principale s'ouvrait au sud par un pont de bois franchissant le fossé pour conduire au tambour défensif de la porte. La porte présentait, au rez-de-chaussée, un encadrement appareillé en harpe et deux pilastres soutenant un fronton à l'étage. Trois bastions subsistent encore, reliés par des courtines conservées sur les fronts nord et est et en partie au sud. La pointe du bastion nord-est est garnie d'un cul-de-lampe mouluré, pentagonal, destiné à recevoir une échauguette amovible en bois. Un cordon de magistrale couronnait le mur taluté des bastions et des courtines. Une coursière reliait le sous-sol de la tour sud-ouest aux chambres de tir du bastion nord-ouest. Les bâtiments, agrandis et remaniés après 1716, comprenaient les logements du gouverneur, du lieutenant du roi et du major ainsi que le casernement : trois corps de bâtiment de deux étages disposés en U autour d'une cour centrale dont il ne reste que des vestiges de murs. Après l'abolition de la gabelle en 1791, le fort perdit de son importance ; il ne fut plus gardé que par une compagnie d'invalides et tomba en décrépitude. L'ouvrage fut déclassé en 1820. En 1856 fut créée la société Renouard et Cie, qui devint en 1868 la Compagnie des Salins du Midi et prit en main l'exploitation des marais salants locaux ainsi que le contrôle de nombreux salins de la côte méditerranéenne. Pendant la Première Guerre mondiale, le fort servit de prison, et lors de la Seconde Guerre mondiale les troupes d'occupation allemandes y installèrent des blockhaus en béton. Les vestiges et le fossé ont été protégés en 1978, l'édifice étant inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 13 décembre 1978. En décembre 2012, la Compagnie des Salins du Midi a cédé le site au Conservatoire du littoral ; Delphine Christophe, conservateur national des monuments historiques, prévoyait de se rendre sur place début 2014 et y envisageait des travaux.

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