Vestiges gallo-romains de Villards-d'Héria dans le Jura

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain

Vestiges gallo-romains de Villards-d'Héria

  • L'Abreuvoir
  • 39260 Villards-d'Héria
Vestiges gallo-romains de Villards-dHéria
Vestiges gallo-romains de Villards-dHéria
Vestiges gallo-romains de Villards-dHéria
Crédit photo : Neri.jp - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Période

Gallo-romain

Patrimoine classé

Ferme et ses environs : soubassements antiques, bief de la scierie, ensemble des blocs architecturaux, sous-sol, lac (cad. B 3, 6 à 11, 13, 14, 378, 528, 529) : inscription par arrêté du 13 octobre 1992

Origine et histoire des Vestiges gallo-romains

Le sanctuaire gallo-romain de Villards-d'Héria, sanctuaire confédéral des Séquanes, se compose d'un sanctuaire inférieur, autour du Pont des Arches, et d'un sanctuaire supérieur. Une partie des soubassements de la ferme du lac repose sur les fondations d'un grand temple rectangulaire, et l'on observe à proximité les traces d'un temple circulaire. Autour du lac, des blocs architecturaux importants forment parfois des ensembles monumentaux, parmi lesquels un arc écroulé et un bief de scierie qui réutilise peut‑être un soubassement antique. Construit autour d'une résurgence du ruisseau Héria, ce lieu était un sanctuaire du peuple gaulois des Séquanes et se rattache vraisemblablement aux temples identifiés au bord du lac d'Antre, à un kilomètre en amont. De nombreux vestiges gallo‑romains ont été découverts le long de la vallée de l'Héria, entre Villards‑d'Héria et Jeurre, au confluent de la rivière et de la Bienne. Le site archéologique a été classé au titre des monuments historiques en 1965 ; des inscriptions ont été reconnues en 1948 pour l'aqueduc et en 1992 pour d'autres vestiges. Mentionné dès le XVIe siècle et étudié par Pierre‑Joseph Dunod à la fin du XVIIe siècle, il n'a été fouillé scientifiquement qu'à partir de 1960 et jusqu'en 1982 sous la direction de Lucien Lerat. Les fouilles ont repris en 2019 et se poursuivent annuellement dans le cadre d'une campagne programmée jusqu'en 2025. Les vestiges monumentaux mis au jour, datés des Ier au IIIe siècles, comprennent le pont des Arches, un ensemble cultuel formé d'un temple et d'une source sacrée ou fontaine, relié par des galeries et des plateformes à un espace balnéaire. Cet espace balnéaire comporte notamment deux piscines rituelles et des troncs à offrandes. Le nom antique du site reste inconnu et la présence d'une agglomération gallo‑romaine à proximité n'est pas attestée à ce jour. Protégés, les vestiges ont été ouverts au public de 1995 à 2013, puis fermés plusieurs années en raison de dommages causés par les intempéries aux structures de protection. Depuis 2020, le site est à nouveau visitable quelques jours par an en été et un projet plus global d'aménagement et de réouverture est à l'étude ; une visite virtuelle gratuite est aussi accessible en ligne. La conservation du site illustre les limites d'une restauration aboutissant à une reconstruction discutable et justifie des solutions visant à protéger sans polluer le paysage. Les concepteurs préconisent une mise en valeur respectueuse de l'environnement, combinant exploitation des éléments naturels, parcours mixte à l'intérieur des vestiges et passerelles suspendues pour les zones à protéger ou dangereuses. Architectes, restaurateurs et archéologues ont travaillé de concert afin de définir des réponses pluridisciplinaires intégrant connaissance archéologique et préservation, conformément aux possibilités de groupements conception‑réalisation prévues par la loi du 12 juillet 1985 modifiée. Les principes d'aménagement ont prévu de placer les poteaux hors des vestiges archéologiques et d'utiliser des couvertures de grande portée ; la solution initiale a toutefois été modifiée à la demande de la Commission supérieure des monuments historiques. Les débords de rives ont été réduits et le « parapluie » du projet initial remplacé par une couverture plus classique, ce qui nécessite la conception d'écrans verticaux transparents placés à l'extérieur des vestiges. D'énormes drains présents le long du portique à abside du balneum empêchent l'installation de fondations ou de micropieux à la périphérie, contraignant la conception porteuse à n'entretenir aucun lien formel avec les vestiges antiques. Une première structure d'une portée de 24 m met hors d'eau les vestiges principaux, balneum et nymphée, et le projet prévoit deux nappes de couverture de 75 × 24 m pour le balneum et de 51 × 24 m pour le sanctuaire‑fontaine, portées par huit et six poteaux placés à l'intérieur des vestiges, avec une hauteur moyenne en rives d'environ 4 m. Les couvertures à deux versants associent une structure métallo‑textile et un textile téflonisé ; d'autres éléments sont recouverts de toiles tendues sur des systèmes raidisseurs légers. L'utilisation du téflon, dont la teinte laisse passer la lumière, et la mise en place d'écrans végétaux doivent créer des conditions favorables pour les visiteurs en réduisant les effets du vent et des congères. Cette démarche de couvrement répond à des exigences scientifiques visant la protection des fouilles et non à une simple expression architecturale. La bibliographie et les ressources en ligne rassemblent des guides de randonnée et des notices sur le patrimoine, un parcours pédagogique, des monographies consacrées au sanctuaire, des études sur la provenance des matériaux, ainsi que des notices et multimédias disponibles sur les sites institutionnels et des publications spécialisées, dont un article d'Albéric Olivier sur les fondations de cloisons. Pour approfondir, on peut consulter les listes des monuments historiques du Jura et les informations relatives au lac d'Antre, ainsi que les pages et documents en ligne consacrés au sanctuaire.

Liens externes