Origine et histoire du Viaduc
Le viaduc de Saint-Chamas, dit aussi viaduc Saint-Léger, est un ouvrage ferroviaire en maçonnerie franchissant la Touloubre sur la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles, à Saint-Chamas (Bouches‑du‑Rhône). Il mesure environ 386 mètres et se situe entre les points kilométriques 815,262 et 815,648, entre les gares en service de Saint‑Chamas et de Rognac, les gares fermées de Calissanne et de Berre s'intercalant entre elles. La construction des ponts en maçonnerie au XIXe siècle en France se répartit en trois périodes : d'abord les grands ponts routiers pour le bouclage du réseau national, puis l'ère des voies ferrées qui a généré de nombreux viaducs en maçonnerie, enfin un dernier renouveau à la fin du siècle impulsé par Paul Séjourné. Mis en service en 1848, le viaduc de Saint‑Chamas relève de cette seconde période et a été réalisé sous la direction de l'ingénieur Gustave Desplaces. D'une longueur totale également indiquée à 385,40 m, il est constitué de 49 arches en plein cintre enchevêtrées, qui se croisent au tiers de leur hauteur et forment une série d'ogives. Sa hauteur maximale est de 31 mètres. Si sa ligne insolite peut séduire, son dispositif constructif suscite des réserves sur la pertinence de cette complexité. La disposition a permis de diminuer l'épaisseur des voûtes, au prix d'un ajout de piles supplémentaires qui, selon l'observation critique, n'étaient peut‑être pas nécessaires. Quelques ponts de la même époque présentent des intrados ogivaux, mais peu sont comparables au viaduc de Saint‑Chamas. Paul Séjourné porta un jugement sévère sur cet ouvrage : « C'est cher et laid. Fort heureusement, ces ouvrages saugrenus n'ont pas été imités. » Le viaduc est inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 28 décembre 1984 ; l'inscription souligne notamment l'enchevêtrement symétrique des arcs formant des voûtes en ogives, la visibilité des lignes d'électrification et la présence d'une passerelle de service. Des ouvrages spécialisés et des ressources en ligne (Mérimée, PSS, Structurae, Wikimedia Commons) documentent cet édifice.