Origine et histoire du Viaduc de Toupin
Le viaduc de Toupin est l'ouvrage le plus significatif du réseau ferroviaire élaboré par l'ingénieur Louis Harel de la Noë dans les Côtes‑d'Armor au début du XXe siècle. Il se distingue par ses dimensions et par l'emploi conjoint de la maçonnerie traditionnelle, du métal et du béton armé. Sa silhouette reste élégante malgré les modifications apportées à la partie supérieure des piles. Construit de 1902 à 1904 pour les Chemins de fer des Côtes‑du‑Nord à Saint‑Brieuc, il a desservi la ligne Saint‑Brieuc–Moncontour jusqu'à sa fermeture et sert désormais de pont‑route. Long de 179 m, son tablier culmine à 35 m ; les piles ont été rehaussées par des pilettes de béton armé de 7 m. En 1967, le département a mis en œuvre un corset en béton armé qui a porté atteinte à l'esthétique de l'ouvrage et s'est fissuré ; les mêmes défauts ont conduit à la destruction du viaduc de Souzain en 1995. En novembre 2013 ont été lancés des travaux de confortement d'une durée de 18 mois visant à assurer durablement la circulation piétonne et automobile entre le quartier de l'Europe et le centre‑ville, tout en préservant le patrimoine. Les interventions ont concerné l'ensemble de la structure : arcs et piles ; les éléments maçonnés et métalliques abîmés ont été réparés ou remplacés ; le béton, armé ou non, a été recouvert d'un enduit imperméabilisant et les parties métalliques repeintes en gris‑vert, couleur d'origine. Sur le tablier, la chaussée a été retirée et une couche d'imperméabilisation posée avant la réfection de la voirie. Les encorbellements ont été réparés et les garde‑corps restitués à l'identique, avec l'ajout d'une lisse métallique pour répondre aux normes de sécurité. Le trottoir a été élargi de 0,90 à 1,20 m afin de faciliter la circulation piétonne, laissant 5,10 m pour les deux voies réservées aux voitures ; une bordure haute délimite la chaussée pour protéger les encorbellements et prévenir les sorties de route. Depuis ces travaux, la circulation est limitée à 30 km/h et l'accès est interdit aux poids lourds. En janvier 2013, le ministère de la Culture a transmis au préfet de région le dossier d'inscription et le viaduc est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 3 mars 2014.
