Villa et jardin Bagatelle à Irigny dans le Rhône

Patrimoine classé Patrimoine de vilégiature Villa

Villa et jardin Bagatelle à Irigny

  • 70 Rue de Selettes
  • 69540 Irigny
Villa et jardin Bagatelle à Irigny
Villa et jardin Bagatelle à Irigny
Villa et jardin Bagatelle à Irigny
Crédit photo : Dominique Robert - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

La villa Bagatelle en totalité ; les façades et toitures des trois bâtiments de communs à l'exclusion du préfabriqué qui occupe le milieu du bâtiment est ; son jardin en totalité, le sol des parcelles AY 12 à 16, 18, 19 sur lesquelles ils ont situés : inscription par arrêté du 6 novembre 2009

Origine et histoire de la Villa et du jardin Bagatelle

La Villa Bagatelle, située à Irigny, a été commanditée par Pierre Juppet (créateur des apéritifs Saint‑Raphaël) et dessinée par l’architecte Pierre Curieux entre 1899 et 1901. Conçue selon un plan complexe et rigoureux, la demeure présente des façades richement ornées, une maçonnerie en pierre et une toiture mêlant brisis en ardoises et terrasson en tuiles mécaniques. L’intérieur reflète le goût de l’époque avec des salons, un atrium, une salle à manger et un jardin d’hiver décorés dans des styles variés — influences du XVIIIe siècle, art nouveau et orientaliste — et ornés de mosaïques, revêtements de céramique, boiseries, vitraux, faux marbres et peintures. Le parc, aménagé par Gabriel II Luizet et Antoine Barret entre 1901 et 1910, comporte fabriques, fontaines et sculptures et illustre les principes du jardin irrégulier lyonnais : circulations en courbes, plantations en ports libres, jeux d’eau, contrastes d’ombre et de lumière et ponctuation par des fabriques. Les communs, élevés en partie sur la parcelle acquise en 1901, associent bâtiments utilitaires à l’ouest et espaces de loisir à l’est ; parmi eux, l’ancienne salle de billard est surmontée d’un minaret, témoignant de l’intérêt du commanditaire pour l’architecture orientale. L’orangerie, la remise et la buanderie furent achevées en 1906 ; la serre, la salle de jeux, la bibliothèque et la maison du concierge ont été réceptionnées en 1907. Pour permettre les travaux, le tracé du chemin vicinal (Côte Carmagnac) fut rectifié par un échange de parcelles entre Pierre Juppet et la commune en 1902. Les matériaux utilisés révèlent la coexistence du bâti traditionnel (pierre, moellons, ardoise) et de matériaux issus de l’industrie (brique, ciment prompt, mâchefer, tuile mécanique), offrant une grande variété plastique et décorative. La réalisation mobilisa des artistes pour la sculpture et la décoration intérieure, et intégra des techniques modernes de confort telles que le chauffage central. L’architecte Pierre Curieux, déjà actif dans la région, est l’auteur de la maison principale, tandis que l’attribution des communs reste incertaine : ils peuvent être dus à Curieux ou aux paysagistes Luizet et Barret, qui prenaient parfois en charge la conception de serres, orangeries et bâtiments agricoles. L’origine de la propriété remonte au XVIe siècle ; elle fut occupée par la famille Carmagnac jusqu’au milieu du XIXe siècle, puis cédée en 1836 à Jean Pierre Rouher, qui vendit une partie des terres en 1847. L’achat de la propriété par Pierre Juppet est signé le 10 février 1892 ; l’acte mentionne une propriété d’agrément en mauvais état, vendue 15 000 francs et comprenant initialement les parcelles 827 à 832, agrandies ultérieurement par une partie de la parcelle 815. Le site est habité dès 1896 par la famille du propriétaire, qui y conserva une résidence secondaire tout en résidant à Paris. Les sources citent comme propriétaires successifs Pierre Jupet (1901‑1907), un propriétaire non identifié entre 1907 et 1920, puis la famille Chauvin à partir de 1920 ; en 1963 le propriétaire est Robert Chauvin (1887‑1965), PDG du laboratoire Aguettant. Les façades et toitures des communs sont protégées par un arrêté d’inscription datant du 6 novembre 2009. Le parc de la villa est rendu accessible au public à l’occasion de certaines éditions des Journées européennes du patrimoine, comme en 2020, année où une campagne de restauration a été engagée pour la Grande‑Maison afin de permettre l’ouverture de chambres d’hôtes.

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