Villa gallo-romaine de Plassac en Gironde

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Villa Gallo-Romaine Villa

Villa gallo-romaine de Plassac

  • Rue Chardonnet 
  • 33390 Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Villa gallo-romaine de Plassac
Crédit photo : Jibi44 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété du département

Frise chronologique

Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
100
200
300
400
1800
1900
2000
100-120
Construction deuxième villa
Ier siècle
Construction première villa
IIIe siècle
Construction troisième villa
1883
Découverte de la villa
1962
Fouilles systématiques
1984
Acquisition par la Gironde
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Parcelles cadastrales contenant les vestiges d'une villa romaine (cad. B 54, 57, 430) : classement par arrêté du 7 janvier 1975 ; La parcelle B 1074 du site archéologique, en totalité, conformément au plan annexé à l'arrêté : inscription par arrêté du 4 octobre 2024

Personnages clés

Camille Jullian Historien ayant lié le site au testament de l'évêque Bertrand du Mans.
Gabrielle Émard Archéologue ayant dirigé les fouilles systématiques à partir de 1962.
Jean-Pierre Bost Archéologue ayant complété les relevés architecturaux et les campagnes de fouilles.
Bertrand du Mans Évêque ayant mentionné le domaine dans son testament de mars 616.

Origine et histoire de la Villa gallo-romaine

La villa gallo-romaine de Plassac, en Gironde (Nouvelle-Aquitaine), est un site archéologique où furent édifiées successivement trois villas aux Ier, IIe et IIIe siècles. Découvert fortuitement au XIXe siècle et reconnu comme villa romaine en 1883, le site fut lié par Camille Jullian en 1890 au domaine mentionné dans le testament de l'évêque Bertrand du Mans de mars 616. Une mosaïque mise au jour en 1883 fut recouverte faute de crédits puis redécouverte un siècle plus tard.

Des sondages eurent lieu avant la Seconde Guerre mondiale, mais les fouilles systématiques commencèrent en 1962 sous la direction de Gabrielle Émard pour le Touring Club de France, qui dégagèrent la pars urbana. À partir de 1975, l'université de Bordeaux et l'équipe de Jean-Pierre Bost complétèrent les relevés architecturaux et les campagnes de fouilles jusque dans les années 1980. Le département de la Gironde acquit le site en 1984 et créa en 1985 un musée monographique dans l'ancien presbytère, présentant le mobilier, les peintures murales et les mosaïques retrouvés. À partir de 1989, le conseil général lança un vaste programme de valorisation, avec des restaurations en 2003, une nouvelle présentation en 2009 et des travaux conduits de 2009 à 2014 par l'architecte en chef des monuments historiques, avec le concours de la région, de l'État et de l'Europe (FEDER).

La première villa, construite au premier tiers du Ier siècle, fut un vaste palais maritime réalisé après d'importants terrassements pour prolonger artificiellement le talus vers l'estuaire. Inspirée des palais maritimes du golfe de Naples, elle offrait une façade hémicirculaire dominant l'estuaire et comprenait au centre une salle à manger d'environ 70 m2 ; elle fut occupée jusqu'en 110-120. Des enduits peints de style pompéien, à fonds rouge ou noir, ont été mis au jour dans ces pièces.

La deuxième villa, édifiée sur les ruines dès 100-120 en réutilisant des murs existants, était une réplique du palais impérial de Rome et atteignait près de 5 000 m2. Plus compacte, elle comprenait un triclinium en belvédère décoré d'opus sectile, des pièces organisées autour d'une galerie ceinturant une cour divisée en une partie ouest dallée et une partie est en jardin, ainsi que des patios reliant les espaces familiaux à la salle à manger. L'aile nord, reconstruite, comportait une grande salle de réception au pavement noir et blanc, une façade monumentale à portique et un bassin de 51 mètres donnant sur une terrasse-jardin ; cette aile abritait aussi un vestibule et deux petits salons. Cette architecture mixte associait péristyle fermé et ouverture sur l'extérieur par un grand portique septentrional, qualifiant la villa de « à galerie à façade ».

La troisième villa, datée du IIIe siècle et occupée jusqu'au Ve, reprend les grands alignements antérieurs et la cour centrale mais introduit des modifications importantes. Les murs, construits avec du sable provenant d'une carrière voisine, présentent une teinte rougeâtre visible lors des fouilles. Le portique de façade fut reculé, l'aile est surélevée pour accueillir des hypocaustes et du remblai, et la galerie autour de la cour repose désormais sur un mur-bahut renforcé accueillant des colonnes en brique recouvertes d'enduit blanc. À la fin du IVe et au début du Ve siècle, l'aile nord paraît transformée en magasins, l'aile sud est mal connue et l'aile est conserve les logements des propriétaires, avec un petit ensemble thermal au nord et une grande salle à manger au centre ; d'autres salles, dont une partiellement sous l'église actuelle et une salle à abside proche des bains, furent également édifiées.

Les décors sont particulièrement riches : plus de 100 m2 de mosaïques tardives, attribuées à l'École d'Aquitaine et ornées de compositions polychromes géométriques et végétales, subsistent sur les sols de réception ; trois panneaux furent déposés en 1994, restaurés à Saint-Romain-en-Gal et pour l'un réinstallés in situ après 2015, et certains pavements ont été modélisés en trois dimensions. Les peintures murales, parmi les plus importantes collections françaises issues d'un même site, présentent un style pompéien tardif avec médaillons, candélabres végétaux et animaux, et ont été restaurées par le Centre d'étude des peintures murales romaines de Soissons, ce qui explique la création du musée monographique du site.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Horaires, jours et tarifs sur le site officiel ci-dessus.