Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving en Moselle

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Villa Gallo-Romaine

Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving

  • 4 Chemin Saint-Ulrich
  • 57400 Dolving
Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving
Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving
Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving
Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving
Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving
Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving
Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving
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Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving
Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving
Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich à Dolving
Crédit photo : Aimelaime - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

Gallo-romain

Patrimoine classé

Villa gallo-romaine de Saint-Ulrich (cad. C 63p, 65p, 67, 218/63) : classement par arrêté du 7 septembre 1988

Origine et histoire de la Villa gallo-romaine

La villa gallo-romaine de Saint-Ulrich se trouve sur la commune de Dolving (Moselle), à proximité de l'antique Pons Saravi, l'actuelle Sarrebourg. Propriété du département de la Moselle, le site a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 7 septembre 1988. Découverte au XIXe siècle, la villa a été fouillée une première fois par l'archéologue Karl Wichmann lors de l'annexion, puis l'objet de campagnes importantes menées par Marcel Lutz dans la seconde moitié du XXe siècle. Ces recherches ont montré qu'elle constituait le centre d'un vaste domaine rural, étendu sur plus de 200 hectares et réparti sur les communes de Dolving et Haut-Clocher. Le site se situe dans une cuvette protégée des vents dominants, avec des ruisseaux, des zones cultivées — notamment des vignes — et des bois, ce qui explique son implantation stratégique et économique proche de la voie Metz-Strasbourg. La chronologie du domaine s'étend du deuxième quart du Ier siècle, date de fondation de la villa, jusqu'à des réaménagements aux IIe, IIIe et IVe siècles, même si la datation précise des dernières occupations reste difficile en l'absence de témoignages suffisamment précis. À son apogée, à la fin du Ier siècle, la villa présente une architecture monumentale avec des ailes et des transformations successives, notamment l'ajout d'un péristyle occidental, de thermes, d'une galerie et de deux ailes orientales à la fin du Ier et au début du IIe siècle. Le péristyle fut ensuite remplacé par une large galerie, le décor des bains montre plusieurs phases de réfection et l'aile orientale a été transformée en pièces fermées au cours du IIe siècle, la cour s'agrandissant alors. Les fouilles anciennes, menées avec des méthodes désormais dépassées, et des pillages ou des carrières ayant endommagé le terrain, ont limité la connaissance précise de certaines phases du domaine et de sa nécropole mérovingienne. Les travaux archéologiques menés à différentes périodes ont permis de dresser le plan d'ensemble : la grande villa, d'environ 114 sur 117 mètres, comportait une centaine de pièces recensées, dont 70 habitables, et s'organisait autour d'espaces de réception, de salles de banquet, de cryptoportiques et de cours à péristyle. Le bâtiment thermal, remanié jusqu'au IVe siècle, et des annexes alignées selon un axe est-ouest complétaient la résidence du propriétaire ; au début des années 2000 trente-trois annexes étaient connues. Dans l'outillage agricole du domaine, on a mis au jour à 50 mètres de la villa un bâtiment de dimensions importantes et, à 300 mètres au nord-est, une seconde petite villa dotée de salles de bains, devenue plus tard un bâtiment à vocation agricole après les troubles du IIIe siècle. Les fouilles ont également dégagé un fanum, petit sanctuaire construit sur une source et interprété comme un sanctuaire des eaux, dont la construction a livré monnaies et une statuette en terre cuite ; selon Marcel Lutz il serait consacré à Apollon et Sirona. Les découvertes du site comprennent un mobilier céramique abondant, principalement des céramiques pré-flaviennes, flaviennes, de la sigillée des IIe et IIIe siècles, ainsi que des objets en bronze et en fer, des fragments de verre, et quelques pièces remarquables comme une tête de cheval en terre blanche et une monnaie en bronze d'époque d'Hadrien. Les fouilles anciennes ont en revanche livré peu de matériel pour certaines campagnes, en raison de méthodes de fouille imprécises ou de disparitions d'objets imputées à l'absence du responsable de chantier. Sur le plan architectural et symbolique, la villa présente un plan de type méditerranéen, proche des modèles italiens et grecs, ce qui lui confère une dimension politique et symbolique et oriente la question des fonctions et du statut de ses occupants. Plusieurs chercheurs ont interprété la villa comme un jalon du « couloir de développement » entre Méditerranée et Rhin, lié aux axes de circulation et aux élites locales qui ont adopté des modèles architecturaux et économiques importés d'Italie. Le mobilier et la chronologie des couches céramiques témoignent d'une occupation dense aux Ier et IIe siècles, plus dispersée aux IIIe et IVe siècles, tandis que certaines structures ont été remployées ou transformées au cours du temps. Les objets issus des fouilles sont conservés pour l'essentiel au musée du Pays de Sarrebourg. Un projet de mise en valeur existe depuis les années 1990 ; des travaux de restauration entrepris par le département au début des années 2010 ont été arrêtés et le site est fermé depuis le milieu des années 2010 environ.

Liens externes