Villa Jurietti à Vichy dans l'Allier

Patrimoine classé Patrimoine de vilégiature Villa

Villa Jurietti à Vichy

  • 11 Rue Hubert-Colombier
  • 03200 Vichy
Villa Jurietti à Vichy
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Villa Jurietti à Vichy
Crédit photo : Sylenius - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Hall d'entrée et cage d'escalier avec son lustre en bronze ; appartement du rez-de-chaussée, plafonds peints du vestibule, de la salle à manger, du salon et des chambres ; cheminée avec son trumeau de la salle à manger ; appartement du premier étage : plafonds peints du vestibule, de la salle à manger, du salon et des chambres ; cheminée avec son trumeau et verrières des trois fenêtres de la salle à manger ; façades et toitures (cad. AW 20) : inscription par arrêté du 2 mai 1988

Origine et histoire de la Villa Jurietti

La villa Jurietti est un hôtel particulier situé 11 rue Hubert-Colombier à Vichy (Allier), partiellement inscrit aux Monuments historiques depuis 1988. Hubert Colombier, bâtonnier au tribunal de Cusset et propriétaire de la banque de Vichy, lotit la zone et fit édifier un ensemble de villas formant une voie privée, aujourd'hui la rue Hubert-Colombier. Jacques Jurietti, homme d'affaires suisse naturalisé français, acheta trois lots en bout de rue en 1895 et fit construire la plus grande villa du lotissement, confiée à l'architecte lyonnais Henri Despierre et réalisée entre 1895 et 1897. Sa fille Jeanne épousa Hubert Colombier. La villa, la plus vaste du groupe — 630 m² contre une moyenne de 230 m² pour les autres — occupe la dernière position du côté impair de la rue ; elle est mitoyenne au sud de la villa Van Dyck et son petit jardin au nord fait face à l'ancien Petit Casino, devenu le centre culturel Valery-Larbaud (construit en 1926). Bâtie sur quatre niveaux avec sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, premier étage à balcons et étage sous toiture, elle est bordée d'un jardin au nord qui se prolonge sur une bande étroite à l'ouest. Les deux façades principales, orientées à l'est (quatre travées) et au nord (deux travées), sont reliées par un pavillon d'angle ; l'ensemble est traité dans un style néo-Renaissance en brique jaune, avec soubassements, chaînages d'angles, encadrements d'ouvertures et éléments sculptés en pierre de Vilenay. Le pavillon d'angle, plus richement décoré que les façades, présente côté rue au premier étage un balcon semi‑circulaire sur cul-de-lampe sculpté de rubans et de feuillages, une porte-fenêtre encadrée de colonnes à chapiteaux et un fronton échancré orné de feuillages, d'une figure grimaçante et d'une coquille Saint-Jacques. Sur la façade donnant sur le jardin, le rez-de-chaussée comporte une étroite terrasse en pierre avec garde-corps et escalier, et un oriel en bois peint en retrait. La brique jaune est animée par travées ornées, porte-fenêtre à balconnet, jambages à colonnes, frontons interrompus, masques de lions et lucarnes à édicule. La décoration intérieure est éclectique : le hall d'entrée et la cage d'escalier sont de style pompéien, avec murs tendus de toile marouflée au décor de lampes à huile, rameaux, médaillons et frises, et plafonds peints. Les murs de la cage d'escalier sont ornés de lampes romaines, sphinges, bouquets, candélabres et médaillons à l'antique. Le rez-de-chaussée, qui abritait des salles de jeux privées, comprend une salle à manger au plafond à caissons, lambris d'appui et cheminée en bois sculpté ; ces pièces ont été converties en un appartement indépendant. Le premier étage servait de logement ; sa salle à manger est éclairée par trois verrières, dont l'une signée J. Magnin représentant hérons et fleurs. Plusieurs plafonds et dessus de cheminées portent la signature du décorateur Louis Bardey, notamment le plafond de la salle à manger du rez-de-chaussée représentant une scène amoureuse dans les nuages, et le plafond du bureau présente un décor floral. En 1988 la protection aux Monuments historiques a porté sur les façades et la toiture, le hall d'entrée et la cage d'escalier avec son lustre en bronze, ainsi que sur les pièces décorées des appartements du rez-de-chaussée et du premier étage, incluant plafonds peints, cheminées à trumeau et verrières. Lors de la période où Vichy fut capitale de l'État français en 1940, la villa fut réquisitionnée et abrita le Service des sociétés secrètes, dépendant du ministère de l'Intérieur. La villa a ensuite servi de lieu de tournage en 1996 pour le téléfilm Mon père avait raison de Roger Vadim, fait l'objet d'un reportage télévisé en février 2016 et une grande partie de son mobilier a été dispersée aux enchères en novembre 2016.

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