Villa La Hublotière dans les Yvelines

Villa La Hublotière

  • 78110 au Vésinet
Villa La Hublotière
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Crédit photo : Myrabella - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures, y compris les ferronneries du perron et de la clôture ; escalier intérieur avec sa rampe en bois ; plafonds décorés de deux des pièces du premier étage (cad. AB 113) : inscription par arrêté du 11 décembre 1979

Origine et histoire

La Villa La Hublotière, également appelée villa Berthe, est située 72 route de Montesson au Vésinet (Yvelines) ; conçue par Hector Guimard, elle figure parmi ses premières réalisations Art nouveau en France. Son surnom provient d’ouvertures rondes en forme de hublots au niveau du soubassement des façades latérales. Commandée en 1896 par un rentier, M. Noguès, la villa fut exécutée alors que Guimard avait vingt-neuf ans et correspond à la période où il élaborait un langage architectural distinct, en rupture avec l’historicisme et l’éclectisme. Avant cette commande, Guimard n’avait réalisé que quelques maisons de campagne et villas, comme la villa Toucy (1892, aujourd’hui détruite) et la maison pour Charles Jassedé (1893). À la même époque il travaillait aussi au Castel Béranger (1894-1898), œuvre qui contribua à sa notoriété et qui reçut en 1899 une médaille au concours de façades de la ville de Paris. La villa témoigne de l’influence de Victor Horta, rencontré à Bruxelles en 1895, et des échanges artistiques entre les deux architectes, Horta ayant, entre autres exemples, signé l’Hôtel Tassel. Guimard introduit à la villa un bow-window au second étage de la façade principale, élément qui renvoie autant à l’architecture anglaise découverte lors d’un voyage d’études qu’aux précédentes expérimentations d’Horta. C’est surtout dans l’ornementation que la parenté apparaît : Guimard multiplie la courbe — ferronneries tournoyantes, ondulations taillées dans la pierre, linteaux ornés de motifs de vagues — et fléchit la travée centrale pour intégrer le bow-window. Sur les conseils d’Horta, il privilégie ici la tige et la ligne abstraite plutôt que la figuration florale stricte ; la villa Berthe illustre cette recherche d’abstraction tandis que le Castel Béranger conserve un vocabulaire plus figuratif, peuplé de masques et d’animaux fantastiques. La composition symétrique de la façade principale et du grand portail, peu commune chez Guimard, s’explique par la nécessité d’inscrire l’édifice dans le projet paysager du Vésinet — né autour de 1856 et encadré par un cahier des charges de 1863 — qui impose la visibilité des façades et des règles sur les murs de clôture. Si Le Vésinet rassemble une grande diversité de styles, La Hublotière reste la seule villa Art nouveau du site et a été inscrite au titre des Monuments historiques en 1979. L’influence de Viollet-le-Duc se manifeste dans la lecture structurelle de la façade : Guimard dispose les baies selon la fonction des pièces et laisse parfois transparaître la géométrie intérieure, comme la base oblique des fenêtres de la travée centrale qui suggère la pente de la cage d’escalier. À l’intérieur, il recherche la clarté et la fluidité : nombreuses ouvertures, enfilades de pièces, réceptions au rez-de-chaussée et pièces d’habitation à l’étage ; la terrasse faîtière, qui couronne le toit et offre une vue sur la ville-parc, illustre cette attention portée à la lumière et au paysage. La Hublotière apparaît ainsi comme une villa confortable et moderne, revêtue d’une enveloppe singulière, fruit de l’imagination d’un créateur qui se définissait comme « architecte d’art ».

Liens externes