Origine et histoire de la Villa Lafont
La Villa dite Villa Lafont, également appelée Villa La Ferrandière, est située à Villeurbanne, dans le quartier de La Ferrandière, à l'angle sud‑ouest de la rue Marc‑Sangnier et de la rue du 4 septembre 1797, à proximité du Cours Tolstoï et du Totem. Elle a été construite pour l'industriel du vêtement Adolphe Lafont par le Bureau Technique de Construction, sous la direction des ingénieurs Léon Lelièvre et Léon Barbier. Les plans et dessins de la villa sont datés de 1921. L'usine voisine, réalisée par le même bureau, a aujourd'hui disparu. Conçue en béton armé, son architecture évoque celle de Tony Garnier par des éléments tels que le toit‑terrasse, la pergola et l'oriel. L'aménagement intérieur, voulu par Madame Lafont et inspiré des villas de Pompéi, associe œuvres d'art et décors de marbre. On y trouve une frise peinte de R. Burretta (copie de celle de la maison des Vettii à Pompéi), des bas‑reliefs de Cavina et un décor de marbres d'Ernesto Giavina. Plusieurs vitraux sont signés J. Mayosson et Jacques Grüber ; certains proviennent de l'ancien appartement lyonnais des Lafont et l'un d'eux s'inspire du thème de L'Enfant et les Sortilèges de Colette. La première publication scientifique consacrée à la villa est un article d'Anne‑Sophie Clémençon paru en 1980 dans la Revue de l'Art ; grâce aux archives du Bureau Technique de Construction, elle a rétabli l'identité des constructeurs, alors attribuée à tort à Tony Garnier. La villa est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 29 avril 1991 ; l'inscription comprend l'ensemble des façades et toitures, l'escalier principal, les halls et couloirs des premier et deuxième étages, la salle des Mariages et la cheminée de la salle des Commissions, ainsi que le jardin et le mur de clôture. Une référence importante reste l'article d'Anne‑Sophie Clémençon, « Une villa d'ingénieur à Villeurbanne en 1921 », Revue de l'Art, n°47, 1980, pp. 80‑97.