Village à Oradour-sur-Glane en Haute-Vienne

Village

  • 87520 Oradour-sur-Glane
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Village
Crédit photo : TwoWings, slight edit by Calibas - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

2e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Ensemble constitué par les terrains et les ruines du bourg : classement par loi du 10 mai 1946

Origine et histoire

Le village martyr d'Oradour-sur-Glane, situé en Haute-Vienne, est laissé en l'état après l'attaque et l'incendie du bourg par une unité de la division SS Das Reich le 10 juin 1944, au cours de laquelle une grande partie de la population fut rassemblée, exécutée et les constructions incendiées. La loi du 10 mai 1946 transféra à l'État les terrains et les ruines et permit de classer l'ensemble au titre des Monuments historiques, tout en prévoyant la création d'un nouveau bourg ; l'ancienne église Saint-Martin, théâtre d'une partie des massacres, fait également l'objet de ce classement. Avant la guerre, la commune présentait la morphologie traditionnelle du Limousin : en 1936 elle comptait 1 574 habitants, dont 330 dans le bourg, tandis que plusieurs villages périphériques regroupaient des populations importantes.

Le 10 juin 1944, la bourgade fut encerclée, ses habitants rassemblés sur le champ de foire puis répartis dans des granges et dans l'église avant d'être massivement exécutés ; l'incendie qui suivit détruisit l'essentiel du bâti. La présence de réfugiés et de personnes évacuées expliqua en partie que le nombre de victimes dépasse la population officielle du bourg. Une statistique établie après le drame recense 328 constructions détruites, parmi lesquelles figurent des maisons d'habitation, hangars, granges, remises, ateliers, magasins, garages, écoles et une gare ; seules deux habitations du bourg furent épargnées. Certaines habitations situées hors du bourg furent reconstruites et réinvesties par la suite.

Les jours qui suivirent furent consacrés aux opérations de secours, de rassemblement et d'inhumation, puis au déblaiement des bâtiments où la présence de restes humains était la plus probable. Dès l'été 1944 s'ouvrit le débat sur la reconstruction in situ ou sur un nouveau site : la fragilité des ruines et la persistance de vestiges humains rendaient délicate une reprise immédiate des habitations. Un conservateur bénévole fut nommé à l'automne 1944 et, après la Libération, les autorités et les associations locales engagèrent un travail institutionnel pour déterminer le sort du site.

Le choix de conserver et de sanctuariser les ruines s'affirma progressivement : il visait à faire témoigner, par l'état même des lieux, de la réalité du massacre et à conférer au site une tonalité commémorative. Ce parti pris se traduisit par des aménagements successifs, parfois controversés, et par des travaux de consolidation visant à préserver des murs fragiles exposés aux intempéries et au temps. Dès l'hiver 1944-1945 des interventions furent menées, et, à partir des années 1970, les opérations devenant plus fréquentes et plus coûteuses, l'équilibre entre conservation, sécurisation et lisibilité pour les visiteurs fut sans cesse réévalué.

Parmi les aménagements postérieurs figurent le mur d'enceinte achevé en 1947, l'installation d'un premier « musée du souvenir » en 1950 puis le transfert des objets retrouvés dans le martyrium en 1974, ainsi que la construction d'une crypte martyrium entre 1947 et 1953 pour accueillir les défunts lorsque le classement empêchait la création d'un monument dans les ruines. Ne se retrouvant pas dans la crypte, les familles de victimes firent édifier en 1953 un ossuaire dans le cimetière communal, financé par des dons et une souscription.

La gestion patrimoniale du site a connu plusieurs orientations : consolider massivement certains éléments, en sécuriser d'autres et, pour des bâtiments hors du parcours, accepter leur abandon. Dans les années 1980 la priorité fut donnée à la sécurisation des façades de la rue principale ; dans les décennies suivantes les débats ont perduré sur la préservation intégrale de la trame urbaine ou sur l'accompagnement de l'effondrement partiel de certains vestiges. Des campagnes de consolidation majeures ont été menées et financées régulièrement, notamment des chantiers récents sur l'église.

Le village martyr est accessible au public par le Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane, qui fixe les horaires d'ouverture et organise l'accueil ; le parcours de visite est libre. Des actions de valorisation numérique et documentaire ont également été conduites, notamment un projet collaboratif entre 2019 et 2020 qui a permis d'établir un arbre centré sur les habitants d'Oradour en 1944. À partir des années 2010 les discussions sur le devenir des ruines se sont poursuivies et des appels aux dons ont été lancés ; en 2023 et 2024 des collectes et des contributions importantes ont soutenu la consolidation des vestiges et la préservation des objets, tandis qu'un schéma directeur a été établi pour les années à venir.

Liens externes