Origine et histoire de la Villa antique d'Aléria
Perché sur un éperon rocheux au nord du plateau d’Aléria, le fort de Matra domine le fleuve Tavignano et la plaine alentour. Il se compose de deux bâtiments juxtaposés : l’un daté du XIVe siècle et restauré au XVIe siècle, l’autre d’une origine plus ancienne. La tour du fort a joué un rôle marquant dans les grands épisodes locaux. Construit vers 1484 par les Génois, il servait de poste de garnison, de poste de surveillance de la côte et des étangs, et de dépôt d’armes. L’architecture défensive associe mâchicoulis, créneaux, tours de guet et une terrasse sommitale. Une cour centrale donne accès, par un escalier en colimaçon, au premier étage où logeaient le lieutenant et ses secrétaires ; cet escalier conduit aussi à la terrasse. Le fort fut pillé lors de la révolte corse de 1729. Le 12 mars 1736, Théodore de Neuhoff y fut reçu solennellement, et la famille Matra s’en servit par la suite de point d’appui dans ses affrontements avec le gouvernement de Pascal Paoli. Visible de loin, il témoigne du pouvoir de la puissante famille Matra qui régnait alors sur la piève de Serra. Classé monument historique par arrêté du 12 octobre 1962, il abrite depuis 1978 le musée départemental d’archéologie Jérôme-Carcopino ; ce musée, qui porte ce nom depuis 1969, expose notamment de nombreux objets découverts lors des fouilles de la nécropole préromaine de Casabianda.