Origine et histoire de l'Église de la Nativité-de-Notre-Dame
L'église de la Nativité-de-Notre-Dame est une église catholique située à Pogny, dans le département de la Marne. La nef, le transept et la tour de la croisée ont été construits dans la seconde moitié du XIIe siècle. La nef, composée de trois vaisseaux et de cinq travées, présente deux niveaux. Les collatéraux étaient à l'origine plus étroits et couverts d'un appentis qui laissait à découvert l'étage au‑dessus des arcades, les fenêtres donnant alors sur l'extérieur. Les piles ont un noyau entouré d'un faisceau de huit colonnettes groupées par paires ; selon Anne Prache, elles évoquent celles de l'abbatiale Saint‑Rémi de Reims. Le chœur roman primitif est inconnu ; il aurait peut‑être été incendié aux XIIIe ou XIVe siècles. Vers 1500 le chœur actuel a été reconstruit, entraînant la modification de l'ancien transept : les piles orientales de la croisée et les arcs de communication avec les collatéraux ont été repris. Le chœur comporte deux travées droites, des collatéraux se terminant par des absidioles à trois pans et une abside principale saillante à cinq pans dont les deux premiers sont droits ; la clé de voûte de l'abside porte la date de 1535 et un contrefort occidental porte la date de 1552. Aux XVIIIe siècle, les collatéraux et la façade ont été élargis, ce qui a modifié le couvrement des bas‑côtés et fait ouvrir les fenêtres de la nef sur le comble des bas‑côtés, transformant ces derniers en murs‑diaphragme. Le clocher au‑dessus de la croisée a été refait au XVIIIe siècle sur la souche romane. L'église a été bombardée en septembre 1914 ; en octobre 1915 l'architecte Ventre proposa une restauration et, après la Première Guerre mondiale, des travaux de confortement furent entrepris ; les travaux de remise en état commencèrent en 1931. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 31 décembre 1915. Au début de la Seconde Guerre mondiale, en juin 1940, des bombes incendiaires détruisirent le clocher, les toitures et le plafond de la nef ; deux voûtes du chœur s'effondrèrent et la voûte de la croisée fut disloquée. En 1941 l'architecte Haubold prit des mesures pour sauvegarder ce qui restait ; la restauration commença en 1947, les combles furent refaits en béton armé et le plafonnage en chêne. La restauration fut confiée à l'architecte Pillet en 1950, le clocher reconstitué en 1953 et l'église rendue au culte en 1956. L'intérieur mesure 35,38 mètres de longueur et la nef avec ses annexes 17,45 mètres de largeur. La nef et les bas‑côtés sont couverts d'une charpente ; les murs gouttereaux présentent au premier niveau de grandes arcades en arc brisé formées par quatre gros tores accolés reposant sur une tailloir par l'intermédiaire de lourdes bases portées par des piles fasciculées surmontées de chapiteaux à décor végétal ou géométrique. Au second niveau, des arcades en plein cintre, tantôt aveugles, tantôt percées de fenêtres, ouvraient autrefois sur l'extérieur et donnent aujourd'hui sur le comble des bas‑côtés. Le clocher qui surmonte la croisée est coiffé d'un petit dôme quadrangulaire surmonté d'une flèche aiguë.