Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de Bergerac, principale église catholique de la ville en Dordogne, est un édifice néo-gothique construit de 1856 à 1865 et dédié à Notre-Dame ; elle dépend de la paroisse Saint-Jacques-en-Bergeracois et du diocèse de Périgueux et est classée aux Monuments historiques depuis le 17 octobre 2002. Conçue dans la typologie abadienne, l'église présente un clocher-porche élevé dont le premier étage s'ouvre sur la nef et fait office de tribune, une nef flanquée de deux bas-côtés étroits, un transept et un chevet pourvu d'un déambulatoire et de trois chapelles. L'édifice a été édifié grâce à l'initiative de l'abbé Julien Macerouze, dans un contexte de renouveau catholique sous le Second Empire, sur un point culminant de la ville où il domine le quartier commerçant par sa tour de trois étages et 80 mètres de hauteur, achevée en 1865. L'architecte Paul Abadie a été chargé du projet, qui s'inspire des plans initiaux de Viollet-le-Duc, et l'église a été consacrée le 6 août 1865 par le cardinal Donnet, en présence du ministre de l'Intérieur, le marquis de La Valette ; les festivités furent suivies d'un feu d'artifice. D'importants travaux de restauration, notamment du clocher et de la flèche, se sont déroulés de 2009 à 2019.
L'édifice, en forme de croix latine, mesure 96 mètres de long, 22,80 mètres de large au niveau de la nef et 39,10 mètres au transept, appuyé par sept contreforts de chaque côté et couvrant une superficie de 2 246 m² ; la nef haute de 20 mètres confère à l'ensemble une impression d'élégance et de légèreté. Le chœur comporte deux travées suivies d'un sanctuaire circulaire porté par six piliers ; trois chapelles ouvrent sur le déambulatoire et deux sacristies complètent l'espace liturgique. Le clocher, surmonté d'une flèche, abrite trois cloches dont la plus grosse, nommée Marie-Immaculée, pèse 2 383 kg.
Le mobilier comprend un maître-autel néo-gothique consacré à Marie-Immaculée, qui renferme dans une boîte de plomb scellée les reliques des martyrs saint Placide, saint Vincent et saint Modeste. L'église conserve également deux tableaux remarquables de la Renaissance italienne — L'Adoration des bergers de Gaudenzio Ferrari et L'Adoration des mages du Pordenone — issus de la collection du duc d'Orléans et autrefois placés dans l'église Saint-Jacques de Bergerac ; ces œuvres sont classées depuis le 30 octobre 1914. Les sculptures sont majoritairement l'œuvre de Léon Baleyre et de Michel Pascal, tandis que les vitraux, réalisés entre 1872 et 1879 par Édouard Didron, illustrent des paroles de Jésus et des personnages de l'Ancien Testament.
L'orgue de tribune, construit par la maison Merklin-Schütze en 1865, comportait à l'origine 25 jeux sur deux claviers et un pédalier de 30 notes ; il fut installé en 1867 et inauguré par l'organiste parisien Auguste Durand, obtint un prix à l'Exposition universelle de Paris de 1867 et valut la Légion d'honneur à Joseph Merklin. Restauré et électrifié en 1978 par la maison Dunand de Lyon dans un esprit néoclassique, cet instrument compte aujourd'hui 29 jeux. Un petit orgue de chœur est placé dans le transept gauche.