Origine et histoire de l'Église Saint-Genest
L'église Saint-Genest, située à Azat-le-Ris (Haute-Vienne), est un édifice catholique du XIIe siècle et le dernier bâtiment religieux subsistant dans le village. Elle fut entourée d'un cimetière jusqu'en 1790. L'extérieur présente une porte principale en plein cintre, flanquée de colonnes et de trois rangées d'archivoltes, tandis que les façades est et ouest sont ornées d'une rangée de mascarons ou d'emblèmes. À l'angle nord-est s'élève une tourelle percée d'une rose simple et communiquant avec les combles ; dépourvue d'escalier, elle devait autrefois servir de vigie ; au-dessus de la rose, un écusson porte en relief un serpent qui se mord la queue. L'édifice, qui comporte des éléments de fortification comme une échauguette percée d'une canonnière ajoutée au XVe siècle et des fenêtres de guet sous le toit, conserve le clocher bâti en 1816 après que l'ancien eut été foudroyé. L'intérieur suit un plan en croix latine avec une nef unique à deux travées, un transept surmonté d'une coupole hémisphérique et un chœur fermé par une abside en voûte d'arêtes. Les voûtes sont soit en plein cintre, soit en ogive obtuse, et les deux piliers centraux de la nef sont les seuls à présenter des chapiteaux évoquant le style corinthien. Chacun des deux retours orientaux forme une chapelle ; la chapelle nord est dédiée à la Vierge Marie et la chapelle sud à saint Joseph. L'église dépendait peut‑être d'un prieuré bénédictin : la fondation du prieuré d'Azat-le-Ris, qui dépendait de l'abbaye Saint‑Martial de Limoges, date de l'an 1080, et si l'édifice était monastique, ces chapelles auraient pu marquer le départ d'un déambulatoire autour du chœur. Le chœur présente un triplet de verrières à motifs géométriques et figurant saint Genest ; les façades nord et sud portent des vitraux représentant saint Jacques et saint Pierre. Une Vierge à l'Enfant monolithe en calcaire, datée du XVe siècle et provenant de la chapelle de l'ancien prieuré de Sainte‑Madeleine de la Plain (commune de Tersannes), a été retrouvée en 1926 et se trouve au-dessus du maître-autel. Dans la nef figurent des statues de sainte Jeanne d'Arc et de saint Antoine de Padoue, des vitraux à motifs géométriques et une tribune surplombant l'entrée où se tient une statue du Christ ; un escalier partant de la tribune mène vers l'échauguette et le clocher, aujourd'hui inaccessible pour raisons de sécurité. L'église a été inscrite au titre des monuments historiques le 6 février 1926, et en 1928 onze écus d'or de Charles VI furent découverts dans les combles.
