Origine et histoire de l'Église Saint-Symphorien
L'église Saint-Symphorien de Ponthion, dans la Marne, est une église gothique dédiée à saint Symphorien, dont la construction principale remonte au XVe siècle. Le site est lié à l'histoire de Ponthion, marqué notamment par l'entrevue tenue dans la villa royale le 6 janvier 754 entre le pape Étienne II et Pépin le Bref, et par le sac du domaine en 952 par Louis IV d'Outremer. Des vestiges carolingiens ont été réutilisés lors des campagnes de construction de la fin du XIe siècle ; Étienne Paillard a émis l'hypothèse que l'église romane de cette époque a été élevée à l'emplacement de l'aula de la villa royale. Des éléments de cette église du XIe siècle subsistent, en particulier les piliers de la nef et la façade, et le porche date d'environ 1180. Le village et l'église furent ravagés en 1419 par une troupe bourguignonne et anglaise commandée par Jean II de Luxembourg-Ligny ; plus tard, René d'Anglure adressa à Charles VIII une requête indiquant que Ponthion était en ruines et presque déserte depuis 1419. La reconstruction du chœur, du transept et du bas-côté droit s'est étendue de la fin du XVe siècle au début du XVIIe siècle ; la clé de la croisée du transept porte les armes des familles d'Anglure et d'Haraucourt. La seigneurie de Ponthion fut vendue en 1693 à Pierre Delaistre, puis transmise à Bernard Maurice de Frédy et à son épouse Catherine d'Ianowitz de Biesme, qui réalisèrent des aménagements dans l'église. Des travaux de charpente sont signalés en 1688, des voûtes des chapelles nord et sud en 1732, de la flèche en 1767 et de la charpente en 1778. Pierre-Louis de Frédy, dernier seigneur, partit en exil en 1791 et l'église fut dévastée le 13 juillet 1794. Les voûtes de l'abside et du chœur furent entièrement refaites en 1866, et l'édifice a été remis en état entre 1929 et 1932. L'église Saint-Symphorien est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 23 décembre 1924. La bibliographie comporte des études et notices de René Crozet (1927), Étienne Paillard (1929, 1970), Léon Pressouyre et Jean‑Pierre Ravaux (1969), Maylis Baylé (1977/1980), Hubert Collin et collaborateurs (1981) et Jean‑Marie Pérouse de Montclos (1995).