Origine et histoire
Le Verziau de Gargantua, aussi appelé Vierzeux de Gargantua ou la Haute-Borne, est un menhir néolithique situé à Bois-lès-Pargny dans l’Aisne. Il est mentionné pour la première fois par Amédée Piette en 1851 et a été classé au titre des monuments historiques en 1889. Au début du XIXe siècle, un second menhir encore présent alors fut cédé par son propriétaire à des carriers pour être débité. Le monument se dresse sur une petite colline peu élevée dominant les alentours. Il est constitué d’un monolithe de grès dur haut de 4,35 m, large de 1,50 m à la base et d’environ 1 m au sommet, dont la pointe est ébréchée. La pierre paraît d’origine locale : de nombreux blocs de grès se rencontrent dans la parcelle voisine et quelques spécimens de plus de 200 kg sont visibles au bord du chemin. La carte des sols de l’Aisne montre que les buttes boisées du Pays de Pargny associent argile, sables et couronnes de grès, et le menhir pourrait aussi provenir du bois voisin de Berjaumont où les blocs de grès sont nombreux. Une croyance populaire prétend que la pierre est enfoncée dans le sol sur une profondeur égale à sa hauteur hors sol, hypothèse jugée peu probable au regard d’autres édifices semblables. Plusieurs légendes l’associent à Gargantua : l’une raconte qu’un homme de taille immense utilisait la pierre comme pierre à aiguiser (un verziau en picard) pour affûter sa faux et l’abandonna dans un accès de colère ; une autre rapporte qu’après avoir vidé sa hotte à Molinchart et créé l’Hottée de Gargantua, il retira de la terre une pierre de ses bottes et la jeta, où elle resta fichée. Les parcelles environnantes sont appelées « Champ de la Bataille », appellation dont l’origine n’est expliquée par aucun événement connu. Les études de Pol Baudet et Delvincourt (1905) et de Pol Baudet (1907) ont servi de sources pour la documentation sur ce menhir.