Origine et histoire de la Collégiale Notre-Dame
La collégiale Notre-Dame de Vitry-le-François, située Place d'Armes dans la Marne, se dresse dans la ville fondée en 1545 par François Ier après la destruction de l'ancienne place forte médiévale de Vitry-en-Perthois par Charles Quint. Édifiée au XVIIe siècle, la collégiale a vu sa première pierre posée en 1629 ; son chevet, abside et déambulatoire, n'ont été achevés qu'en 1898 grâce au don du comte de Felcourt. Sa façade à deux tours et son intérieur présentent un style classique. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 13 septembre 1920. Durant la Première Guerre mondiale, la collégiale a été réquisitionnée et utilisée comme hôpital, avec des salles d'opération installées dans des chapelles et des malades couchés sur des lits de paille dans les allées. Le mobilier est riche et en grande partie classé : les grandes orgues proviennent de l'abbaye de Trois-Fontaines, le maître-autel de 1716 provient de l'abbaye Saint-Denis de Reims et une chaire, datée de 1712, est l'œuvre de Rémy Drappier. Une chaire à prêcher du XVIIIe siècle, attribuée à Rémy Drappier, et des bancs d'œuvre du même siècle complètent cet ensemble mobilier, qui comprend également une croix et un tableau du Sermon sur la Montagne de Boizot. Les cloches de l'horloge, datées des XVIe et XVIIe siècles et réalisées par P. Aubry, Evraro et Le Roy Jérémy, se trouvent dans une chapelle latérale renfermant les fonts baptismaux ; cette chapelle est fermée par une grille du XVIIIe siècle, elle aussi classée. L'église conserve de nombreuses peintures, dont un tableau de Frère Luc représentant saint François intégré à un retable du XVIIe siècle dans une chapelle dédiée à sainte Geneviève, plusieurs autres représentations incluses dans un retable du XVIIIe siècle, et une Crucifixion peinte par Restout en 1737 ; on y trouve par ailleurs des sujets comme Le Vœu de Jephté ou la Descente de Croix. Le chœur, entouré de grilles et flanqué de deux orgues, présente au centre un maître-autel surmonté d'un ciel doré et d'anges en bois doré du XVIIIe siècle ; il est accompagné de six chandeliers, d'une croix de cuivre doré d'époque Restauration et de banquettes datées de l'époque Louis XVI. La collégiale conserve de nombreuses dalles et monuments commémoratifs, notamment la dalle de Jean de Mutigny (XVIe siècle) et des monuments aux XVIIIe siècles à David Beschefer, Jacques Debranges et Louis Bugnot, ainsi que d'autres plaques et monuments familiaux. Les nombreuses chapelles latérales portent des dénominations variées (Sacré-Cœur, saint Jérôme, Notre-Dame de Lourdes, saint Vincent, sainte Jeanne d'Arc, saint François d'Assise, du Crucifix, du Saint-Sacrement, saint Joseph, sainte Anne, sainte Geneviève, chapelle des fonts baptismaux, etc.), et l'édifice conserve un chemin de croix en treize stations. Les vues extérieures et intérieures soulignent la façade, les détails du portail, les piliers et les vitraux, ainsi que des éléments décoratifs des tours et du clocher. Des études et publications spécialisées, anciennes et récentes, documentent la construction et le patrimoine de la collégiale.
