Origine et histoire
L'église Sainte-Hélène des Istres se trouve dans le hameau des Istres, rue de l'église, sur la commune des Istres-et-Bury dans la Marne. Ancienne église paroissiale, elle est considérée comme l'une des plus belles églises romanes de la région mais est actuellement très abîmée et désaffectée. Placée sous le vocable de sainte Hélène, elle dépendait de l'abbaye d'Hautvillers, détentrice des reliques de la sainte depuis le IXe siècle. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 14 mars 1927. Entourée de champs au nord et à l'ouest, l'église associe des parties romanes et gothiques bâties à des époques différentes. La construction romane remonterait aux années 1150-1160 ; elle comprenait alors trois vaisseaux, une abside polygonale et un chœur carré surmonté d'une tour, la présence d'un transept restant incertaine. L'édifice se développe sur deux niveaux, le niveau inférieur étant percé de grandes arcades ; l'extérieur ne présente pour décor, en dehors du clocher, qu'une moulure de portail et une frise en damier. Le clocher, avec ses arcades géminées, constitue la partie la mieux ouvragée. À l'intérieur, les chapiteaux du chœur et du clocher sont ornés de motifs végétaux, sauf un qui porte deux masques ; la nef était couverte d'une charpente, la travée de chœur voûtée en croisées d'ogives et l'abside en cul-de-four. L'ensemble roman est construit en blocage de mortier et de pierre de Faloise, une roche grise locale provenant probablement du lieu-dit La Faloise à Vertus. Des adjonctions gothiques en pierre de taille de Savonnières, vraisemblablement au début du XIIIe siècle, ont introduit un transept auquel se sont ajoutés une chapelle polygonale et une petite tour d'escalier. Des fragments de fresques ont été découverts dans la chapelle Notre-Dame, où se trouvaient des fonts baptismaux aux XVIIe et XVIIIe siècles. Au XVIIIe siècle, les habitants ont démoli et comblé successivement le bas-côté sud, puis dans les années 1750 le bas-côté nord et la chapelle Saint-Claude, ce qui a donné à l'édifice l'apparence qu'il a conservée jusqu'en 1999. La tempête de 1999 a arraché la toiture ; celle-ci a été remplacée par une couverture en bacacier et le clocher a été ceinturé pour prévenir un effondrement. Des travaux de menuiserie et le remplacement de vitres ont également été réalisés, et l'édifice peut désormais être visité sur demande en mairie.