Hôtel de Ludres ou Hôtel des Custines en Meurthe-et-Moselle

Hôtel de Ludres ou Hôtel des Custines

  • 54000 Nancy
Hôtel de Ludres ou Hôtel des Custines
Hôtel de Ludres ou Hôtel des Custines
Hôtel de Ludres ou Hôtel des Custines
Hôtel de Ludres ou Hôtel des Custines
Hôtel de Ludres ou Hôtel des Custines
Crédit photo : François BERNARDIN - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Façades sur rue et sur cour et les toitures : inscription par arrêté du 14 avril 1944

Origine et histoire

Construit entre 1713 et 1715, l'hôtel, attribué à l'architecte Germain Boffrand par des travaux historiques, fut élevé pour le comte puis marquis Christophe de Custine (1661-1755), colonel du régiment des gardes du duc Léopold, conseiller d'État, gouverneur de Nancy de 1729 à 1737 et grand bailli de la ville de 1738 à 1752. Il est également connu sous le nom d'hôtel de Ludres, du nom de Charles-Louis de Ludres, qui en fut propriétaire jusqu'en 1793, date de sa vente comme bien national. En 1794, Elzéard Coriolis acquit le bâtiment et y transplanta la manufacture de papiers peints qui se trouvait alors sur la place de Grève (actuel cours Léopold), manufacture appartenant à Louis Laugier et exploitée en association. La manufacture cessa son activité au décès de Coriolis en 1812. En 1835, le receveur du département de la Meurthe acheta l'immeuble pour y établir la Recette principale ; depuis cette date il a été occupé par des services fiscaux, dont la trésorerie municipale, et il est devenu propriété de l'État en 1962. L'édifice fut fortement remanié au XIXe siècle, notamment par des transformations des communs et de la cour, mais conserve une grande partie de son décor intérieur. Parmi les modifications, la fontaine d'origine fut remplacée par la fontaine actuelle et les corps latéraux furent accrus afin d'assurer une liaison directe avec les communs. Au XVIIIe siècle ces corps latéraux étaient de longueurs inégales : le corps de gauche, très étroit, ne comportait qu'une pièce de service, tandis que le corps de droite renfermait les cuisines et était précédé d'une courette avec puits et latrines, surmontée d'un passage vitré de liaison au niveau de l'étage. Au début du XIXe siècle (avant 1830), le corps latéral gauche fut doublé en épaisseur et allongé pour joindre les communs. Les écuries, aujourd'hui disparues, se trouvaient au-delà d'une seconde cour ou basse-cour qui s'ouvrait entre le corps des communs et celui des cuisines ; cette basse-cour, accessible aussi depuis la maison voisine du propriétaire et probablement utilisée par les domestiques, fut en partie couverte quand le passage y donnant fut fermé au XIXe siècle, assurant ainsi la jonction des communs et du corps latéral droit. Les armoiries, encadrées par deux sauvages et un décor en résille qui ornaient la façade sur rue, ont disparu ; une baie a été percée à leur emplacement, dans l'alignement des baies du troisième niveau. Les décors des pièces de réception du premier étage ont été entièrement refaits au milieu du XIXe siècle, peut-être à l'initiative du baron Alfred Buquet, maire de Nancy, et leur motif se rapproche de celui de l'hôtel de Fontenoy (référence IA54002251). L'immeuble bénéficie de plusieurs protections : inscription au titre des Monuments historiques le 14 avril 1944, intégration comme élément constitutif de la place du colonel Fabien au site urbain inscrit (DIREN, 17 septembre 1947) et localisation dans le secteur sauvegardé de la ville depuis le 3 avril 1996. Vendu en 2011 à un propriétaire privé, il devrait faire l'objet d'une réhabilitation.

Liens externes