Origine et histoire
L'hôtel de Martigny, situé 2 rue de Guise à Nancy, porte le nom d'un de ses occupants au XVIIIe siècle ; A. Beau suppose qu'il s'agit de Louis‑Ferdinand du Han de Martigny, personnage de la cour du duc Léopold. D'après un marché de travaux (AD54, 3 E 1380), l'édifice a été bâti en 1621 par le maître maçon Nicolas de Chamagne pour Henry Philippe, homme de chambre et argentier d'argenterie du duc Charles III, anobli par ce dernier en 1587. Il remplace plusieurs maisons achetées par le commanditaire entre 1596 et 1620 (AD54, 3 E 1372, 3 E 1373, 3 E 1379 et 3 E 1392), tandis que certains documents le décrivent comme construit au XVIe siècle. Une campagne de travaux est probable au début du XVIIIe siècle, avec notamment la réfection de la première volée de l'escalier et l'installation d'une rampe en fer forgé ornée d'arcades et de volutes émergeant de feuilles d'eau. En février 1794, alors propriété de Madame du Brachet, l'hôtel est vendu comme bien national à Jean‑Baptiste Leclerc (AD54 1Q 487 1). Le rez‑de‑chaussée est aménagé en officine à partir de 1818 et une devanture est percée en 1824, date à laquelle le bâtiment passe aux mains des ancêtres d'Henri Poincaré ; Poincaré y naît en 1854 et une plaque commémorative est apposée sur la façade en 1913. D'autres travaux contemporains de cette période semblent avoir abaissé les allèges de la plupart des fenêtres sur rue et créé une petite extension sur la première cour, la partie du corps D accolée au corps A étant construite en grand appareil de pierre de taille. Dans les années 1950, l'agrandissement de la devanture sur la Grande rue fait disparaître la fenêtre droite du rez‑de‑chaussée ; cette baie est rétablie lors d'une campagne de travaux en 1981. L'hôtel est divisé en appartements depuis une vingtaine d'années. Les façades, les toitures et la porte d'entrée, y compris les vantaux en menuiserie, font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 16 mai 1944.
