Période
XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Domaine, y compris les intérieurs (cad. AB 24 à 32, 33a, 33c, 58, 72) : inscription par arrêté du 30 juillet 1993
Origine et histoire
Le domaine de la Grange-aux-Champs était à l'origine une grange monastique. La maison de maître date des XVIIe–XVIIIe siècles et a été transformée au XIXe siècle; les dépendances et le parc ont également été aménagés au XIXe siècle, le parc témoignant de l'art des jardins de cette époque. Le château, situé près de Nettancourt (Meuse), est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 3 septembre 1992. Le parc, classé en arboretum de 22 hectares, est ouvert au public lors de l'opération « Rendez-vous aux jardins » le premier week-end de juin.
La Grange aux Champs dépendait probablement de l'abbaye de Montiers-en-Argonne dès 1237, l'abbaye étant mentionnée comme ayant acquis les terres de la commune. La ferme, devenue manoir vers 1500, a ensuite été transmise de main en main; Nettancourt fut alors un centre du calvinisme en Champagne. La forteresse centrale daterait du XVIe siècle; elle appartenait à la famille Nettancourt de 1634 à 1785, qui n'y résidait pas mais exploitait la ferme sous bail; le terrain faisait alors environ trente hectares. Les bassins des étangs existaient probablement déjà, creusés par les moines pour l'élevage de poissons.
Des propriétaires suivants ont enrichi le parc d'ornements : M. Baudot, procureur du roi, puis la famille Lallemand Fontenoy à partir de 1802, qui fit l'acquisition de la statue de Neptune, construisit ou rénova le lavoir et les greniers argoniens, et remplaça un kiosque sommitale par un pavillon. La famille actuelle a acquis la propriété en 1863 ; elle fit construire une grotte et transforma le parc, d'un plan initialement plus ou moins à la française, en un parc romantique à l'anglaise avec l'intervention des pépiniéristes Philippe et Arbeaumont de Vitry-le-François.
La végétation rappelle le type de hêtraie-sapinière installé après la période glaciaire, avec un sous-bois floral et arbustif où subsistent sorbier, moutarde, houx, nerprun, digitalis purpurea, épilobe, myrte, fougère aigle, bruyère, entre autres. Parmi les arbres du parc figurent Acer japonicum, Acer negundo, Acer pseudoplatanus, Fagus sylvatica f. 'purpurea', des séquoias, Sorbus aria, Gleditsia triacanthos, Quercus robur 'Fastigiata', Liriodendron tulipifera, Ilex aquifolium, Gymnocladus dioicus et Fraxinus excelsior 'Pendula'. Les massifs comportent cornouillers, hortensias, pivoines et lilas. Deux statues du XVIIIe siècle, œuvres du sculpteur Louis Humbert, représentent Neptune et Amphitrite. On y remarque également un lavoir d'Argonne, une double serre, un rucher, un réfrigérateur, un pavillon de pierre bordant une « ronde » de tilleuls et, au bout du parc, de petits nids de boue près de l'étang des « Hauts de Bran ».