Couvent des Cordeliers de L'Île-Bouchard en Indre-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Couvent

Couvent des Cordeliers de L'Île-Bouchard

  • Le Bourg
  • 37220 L'Île-Bouchard
Crédit photo : Joël Thibault - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

L'ancienne chapelle : inscription par arrêté du 20 mars 1929 ; Totalité des restes du couvent, à l'exception des bâtiments modernes annexes : inscription par arrêté du 13 novembre 1946

Origine et histoire du Couvent des Cordeliers

L'ancien couvent des Cordeliers se situe à L'Île-Bouchard, en Indre-et-Loire, sur la rive gauche de la Vienne, dans la partie orientale de l'ancienne paroisse Saint-Maurice. Une chapelle priorale du XIIe siècle, peut‑être celle du prieuré Saint‑Ambroise mentionné dès le XIIe siècle, a été réutilisée pour l'implantation des Cordeliers. Les sources indiquent la fondation d'un couvent de Cordeliers en 1634, et il est possible que les frères se soient installés sur le site avant cette date; le bâtiment conventuel paraît avoir été construit dans les années qui ont suivi la réforme de 1634. À la veille de la Révolution, le couvent abrite, outre les religieux, des pensionnaires volontaires ou placés par décision de justice. L'ensemble est déclaré bien national le 16 décembre 1790 et vendu le 14 février 1791 ; le dernier détenu n'est déplacé qu'en 1791. Dans les décennies qui suivent, l'église et les bâtiments annexes subissent des destructions liées aux changements de propriétaires. En 1867, une scierie est installée dans le chœur et un moulin cavier est placé au‑dessus ; la tuilerie est détruite par un incendie en 1951, la scierie cesse son activité en 1957 et le bâtiment conventuel devient une habitation, restant occupé par la suite. La chapelle du XIIe siècle est inscrite comme monument historique par arrêté du 20 mars 1929, et la protection est étendue à l'ensemble du couvent le 13 novembre 1946, à l'exception des bâtiments modernes.

Des vestiges anciens subsistent : l'abside, le chœur, la croisée du transept, les croisillons et l'absidiole du croisillon sud, la nef ayant disparu. La croisée du transept était couverte d'une coupole dont les chapiteaux sont ornés de personnages ; cette calotte a été détruite et remplacée au XIXe siècle par un massereau qui supporte la hucherolle du moulin cavier. Le croisillon nord a été englobé par la construction du bâtiment conventuel du XVIIe siècle. La chapelle, orientée ouest‑est et construite en pierre de taille, présentait une nef, un transept avec une absidiole sur chaque bras et un chœur composé d'une travée droite terminée par une abside voûtée en cul‑de‑four et renforcée par des contreforts en forme de colonnes ; le transept est voûté en berceau brisé. Sur le mur septentrional du chœur subsiste un bas‑relief très dégradé représentant un bateau, deux sirènes et des poissons, peut‑être une allégorie de la pêche miraculeuse, et l'intérieur garde des traces de peintures polychromes et de fresques, notamment des vestiges pouvant représenter une messe de saint Gilles, des inscriptions dédicatoires et des décors polychromes sur certains chapiteaux.

Le bâtiment conventuel, orienté nord‑sud, s'appuie par son extrémité méridionale sur le croisillon nord du transept de la chapelle ; sa façade ouest présente au rez‑de‑chaussée une série de cinq arcades, qui pourraient correspondre aux galeries d'un cloître disparu et indiquer l'emplacement possible d'une salle capitulaire.

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