Château d'Augerville à Augerville-la-Rivière dans le Loiret

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château d'Augerville

  • 1 Place du Château
  • 45330 Augerville-la-Rivière
Château dAugerville
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Château dAugerville
Crédit photo : Wilimut - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures des communs et du pigeonnier (cad. C 886, 915) : inscription par arrêté du 20 août 1976

Origine et histoire du Château d'Augerville

Le château d'Augerville, situé à Augerville-la-Rivière (Loiret, Centre-Val de Loire), était à l'origine un château-fort entouré de douves. Il appartenait à Jacques Cœur au XVe siècle, comme en témoignent les quatre tours d'angle conservées, et est resté dans sa famille jusqu'en 1638. Du Moyen Âge subsistent la plateforme, les quatre tours d'angle du corps de logis principal et les douves. Le corps principal est de plan rectangulaire, avec un avant-corps saillant et un grand comble à la française percé de lucarnes en pierre datant du XVIe siècle. La façade sur le parc a été remaniée au XXe siècle. De part et d'autre de l'entrée, les dépendances conservent un caractère architectural du XVIIe siècle, de même que le pigeonnier qui conserve en fonctionnement un dispositif de charpente sur pivot desservant les alvéoles. Plusieurs rois de France, dont Louis XI, Charles IX et Catherine de Médicis, Henri IV et Louis XIII, s'y sont rendus ou y ont séjourné.

Le site est cité dès 1119 et devient un fief en 1207 lorsque Philippe d'Augerville y installe un fortin pourvu d'un colombier. Au XIIIe siècle, la famille de Beaumont fait édifier un château fort et l'agrandit ensuite. Pendant la guerre de Cent Ans, le domaine est l'objet de confiscations et de redistributions, et le château tombe en ruine au XVe siècle après pillages et délaissement. Jacques Cœur rachète la ruine au milieu du XVe siècle, mais ses biens sont confisqués peu après sa disgrâce. La succession Cœur passe par plusieurs héritiers et, au XVIe siècle, Marie Cœur et son fils Jean Luillier entreprennent des restaurations et développements du village et du château, soutenus par la création d'un marché et de foires. Le château accueille Catherine de Médicis et le jeune Charles IX le 17 septembre 1562.

Un aveu de dénombrement de 1582 décrit la seigneurie ceinte de murs et de douves, alimentées par l'Essonne, et comprenant jardin, cour, grange, auditoire, colombier, bois, prés et terres louées aux habitants. Au XVIIe siècle, après une période d'abandon, François Sabatier puis Jean Perrault de Montrevost achètent le fief ; ce dernier restaure les façades et les appartements, ajoute des ailes de communs, rebâtit le colombier et la grange, et aménage une cour entourée de bâtiments agricoles. Au milieu du siècle, le château est lié aux événements de la Fronde et aux séjours du prince de Condé ; il connaît un âge d'or temporaire avant de souffrir de saisies et de difficultés financières ultérieures.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, le château passe par de nombreuses successions et ventes, est mis sous scellés et morcelé pendant la Révolution, puis revient peu à peu à des propriétaires privés. Au début du XIXe siècle il est en ruine et change plusieurs fois de mains avant d'être acquis en 1825 par Pierre-Antoine Berryer, qui entreprend des remaniements et fait du château un lieu de réunion artistique où séjournent notamment Chateaubriand, Alexandre Dumas fils, Franz Liszt, Rossini, Alfred de Musset et Eugène Delacroix. Après des successions familiales et de nouvelles ventes au tournant du XXe siècle, le comte de Pange puis l'industriel Félix Mouton restaurent façades, jardins et appartements.

Dans l'entre-deux-guerres, Mme Belmont puis sa fille Consuelo Vanderbilt possèdent le domaine, qui est vendu à la société suisse Balmagera en 1937. Le principal actionnaire, le docteur Kopp, y réside dans les communs et, après la Seconde Guerre mondiale, fait l'objet de poursuites pour détention d'armes et trafic, entraînant le séquestre du château. Le mobilier est vendu aux enchères en 1976 et le domaine change encore plusieurs fois de propriétaires ; un projet de parc de loisirs est empêché par le classement de la façade et des communs à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Dans une aile des communs avait été aménagée une discothèque, qui est détruite par un incendie criminel dans la nuit du 6 au 7 janvier 1986. Le château a été revendu à plusieurs reprises entre 1986 et 1989. Aujourd'hui le château abrite un hôtel de luxe et un golf.

Les façades et toitures des communs et du pigeonnier sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 20 août 1976.

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