Origine et histoire du Château de Beaucens
Le château de Beaucens, château fort français du XIVe siècle, fut la résidence des vicomtes de Castet-Loubon, communément appelés vicomtes de Lavedan ; il est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1927. Il constituait la maison vicomtale ordinaire et la plus puissante de la Bigorre, possédant notamment dix-sept bourgs dans la vallée de Barèges. Le château fut habité jusqu'en 1643 et appartenait alors à la maison de Montaut-Bénac. Madame de Motteville y séjourna lors de son voyage au mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, le 9 juin 1660. Selon Justin-Édouard M. Cénac-Moncaut, le tremblement de terre de juillet 1854 renversa un lambeau de mur du couchant et ébranla la base d'une tour carrée à l'angle sud-ouest, que l'auteur estimait vouée à s'écrouler prochainement, tandis que le donjon restait solidement construit. En 1856, le château appartenait à Achille Marcus Fould, banquier et homme politique, ancien ministre des Finances et ministre d'État durant le Second Empire. Le site a été transformé en parc zoologique, le Donjon des Aigles, où l'on admire des rapaces en vol autour des ruines et qui offre une vue sur la vallée des Gaves. Depuis 1973, il abrite l'une des plus importantes collections mondiales de rapaces, regroupant milans, vautours, aigles, pygargues, faucons et buses. Les spectacles présentent également des espèces comme le percnoptère, qui casse une imitation d'œuf d'autruche, le condor, le serpentaire, diverses chouettes et hiboux, ainsi que des perruches et des perroquets. Au pied du château se trouvent une source sulfureuse froide, utilisée par les habitants, une mine de plomb dans le rocher qui sert de base aux restes du château et une mine de cuivre sur la butte d'Aiguesalat. Une légende bigourdane raconte qu'au terme d'un long siège un assaillant, voyant une truite, crut la nourriture encore abondante et leva le siège. La Revue d'Aquitaine et du Languedoc signale un fait analogue lié aux armes de l'antique oppidum de Lourdes et rapporte une autre légende selon laquelle Charlemagne, assiégeant un château commandé par un chef sarrasin nommé Mirât, aurait été convaincu de lever le siège après qu'un aigle eut apporté une truite.