Ancien château à Royaucourt-et-Chailvet dans l'Aisne

Ancien château

  • 02000 Royaucourt-et-Chailvet
Ancien château
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Ancien château
Crédit photo : Jacques Pennier (XVIIe Siècle) - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Parties subsistantes, y compris les douves et les contrescarpes (cad. AB 73, 74, 109) : classement par arrêté du 16 novembre 1984 ; Façades et toitures des communs et du pigeonnier (cad. AD 114) : inscription par arrêté du 28 décembre 1984

Origine et histoire

Le château de Chailvet, dit Ancien château, est situé à Royaucourt-et-Chailvet (Aisne), à environ 130 km au nord de Paris, près de Laon. L'édifice principal date du XVIe siècle ; les communs et le pigeonnier appartiennent au XVIIIe siècle. Domaine privé habité toute l'année, il est classé monument historique depuis 1984. Sa façade constitue le seul exemple d'architecture Renaissance d'inspiration italienne dans l'ancienne région Picardie. Les arcades à galeries superposées, œuvre de la Renaissance, forment l'originalité majeure du bâtiment. Construits probablement entre 1540 et 1555, ces éléments sont flanqués de deux tours carrées en saillie, dont l'une renferme une large vis d'escalier, et couronnés de dômes à tourelle circulaire. Les arcades, bâties sur pilotis et séparées par des pilastres, présentent deux types de chapiteaux classiques et un second étage ceint de balustres à section carrée ; la frise du premier étage est soulignée par un bandeau de gouttes et des œils-de-bœuf inscrits dans des cartouches à l'antique, dont celui de la tour gauche conserve son ornementation. La cour est protégée par une faible enceinte et des douves, avec des saillies de flanquements à chacun des angles comparables à celles du château de Muret. Le château se trouve à l'écart du village ; son accès principal se faisait autrefois par un pont en pierre à deux piles orienté vers la vallée, un ponton de bois menait vers la ferme seigneuriale. Le colombier circulaire en pierre de taille, cerclé de deux bandeaux moulurés de la fin du XVIe siècle, figure parmi les plus anciens et remarquables du Laonnois. Des fouilles menées en juin 2009 sous la direction de Denis Defente ont montré que les arcades n'avaient pas de pendant sur la façade est ; des amorces de voûtes au nord et au sud laissent penser que les travaux prévoyaient d'entourer un corps de logis aujourd'hui disparu, et une cave voûtée dont l'entrée a été mise au jour subsiste encore, non accessible. La juxtaposition d'un relevé de Charles Percier pour Fontainebleau et de photographies contemporaines a mis en évidence des similitudes architecturales, que les propriétaires de Chailvet ont apparemment connues et admises. Les recherches publiées par Maxime de Sars sont complétées et précisées par les éléments présentés ici. Le château fut le fief historique des seigneurs de La Vieuville, famille influente aux XVIe et XVIIe siècles, dont plusieurs membres occupèrent des charges importantes à la cour. Pierre de La Vieuville fit édifier le château dans sa forme actuelle et aurait conduit un embellissement du manoir vers 1545-1555, inspiré peut‑être par des modèles vus à Fontainebleau ; il est possible que certains travaux n'aient pas été menés à leur terme. Au XVIIe siècle la propriété fut vendue à Claude Parat ; les descendants de cette famille et, plus tard, la famille Brunel ont laissé des témoignages photographiques des transformations du XIXe siècle. Georges Louis Marie Sourmais acheta le domaine en 1924 ; des travaux de remise en état furent entrepris entre les deux guerres, mais le château subit de graves destructions pendant la Seconde Guerre mondiale suite à une explosion le 28 août 1944 alors que le bâtiment était occupé et utilisé par l'armée allemande. Après la Première Guerre mondiale, l'intérieur du corps central avait déjà été refait en 1922-1923 ; en 1927 une reconstruction de la partie sud fut réalisée et, en 1935, des travaux de cuvelage de caves furent exécutés. Les dommages de guerre furent indemnisés et permirent, après 1961, la construction de deux habitations accolées au reste de la façade ; divers architectes se succédèrent pour les plans et travaux achevés en 1960. Une nouvelle phase de restauration a commencé en 1981 après l'acquisition du château par Patrick et Muriel de Buttet, qui obtinrent le classement comme monument historique et engagèrent la remise en état. Sous la direction d'Alain Gigot, ancien architecte en chef des Monuments historiques, la restauration, entreprise depuis plusieurs décennies, était en voie d'achèvement en 2010, seuls la galerie du premier étage et la cave restant à reprendre lourdement. Des visites extérieures sont organisées lors des Journées européennes du patrimoine, permettant d'apprécier l'ampleur des travaux de restauration qui se sont étalés sur trois décennies.

Liens externes