Origine et histoire de l'ancien château
L'ancien château de Montaigu, situé sur la commune de Montaigu en Vendée, est un site castral bâti en plusieurs époques, avec occupation dès un castrum du IXe siècle et des remaniements aux XVe-XVIe siècles. Édifié sur un éperon rocheux à la confluence de la Maine et de l'Asson pour des raisons stratégiques, il formait à l'origine un ensemble fortifié combinant château fort et grande cité protégée par des remparts et trois portes fortifiées. L'ensemble comprend courtines, fossés, salles souterraines, chambres de tir, une porte d'eau et des digues fortifiées, et présente un intérêt archéologique et architectural majeur pour l'histoire de la fortification en Bretagne et en Poitou. Le site est considéré comme un nœud stratégique lors des Guerres de Religion et des Guerres de Vendée. Malgré des restaurations entreprises au XIXe siècle, il reste l'un des exemples régionaux les mieux conservés ; il est inscrit au titre des monuments historiques en 2011.
Selon la tradition, un castrum en bois sur motte aurait été construit au IXe siècle pour lutter contre les raids vikings qui avaient mis à sac Durivum (Saint-Georges-de-Montaigu). Maurice Ier de Montaigu est le premier seigneur connu et témoigne de la vitalité de la lignée ; ses descendants, dont Brient Ier, Brient II et Maurice II, assurèrent la succession et entreprirent des travaux défensifs, notamment la construction probable d'un donjon roman en 1218 et le creusement d'un large fossé jusqu'à la porte Saint-Georges. La famille Montaigu, devenue Belleville par mariage, fit allégeance aux Plantagenêts puis, au XIIIe siècle, certains membres se soumirent au roi de France. La seigneurie passa ensuite à Maurice III de Belleville-Montaigu puis à Maurice IV et Maurice V, dont la descendance forma des alliances avec les familles de Châteaubriant et de Parthenay.
Jeanne de Belleville, épouse en secondes noces d'Olivier IV de Clisson, se distingua par des activités de corsaire après l'exécution de son mari pendant la guerre de Cent Ans ; durant cette période la forteresse fut occupée par les Anglais en vertu du traité de Brétigny-Calais, et une garnison angloise se livra à des pillages. Olivier V, réintégré auprès du roi de France en 1362, contribua avec Bertrand du Guesclin à chasser les Anglais de Montaigu en 1373 ; la seigneurie fut ensuite transmise dans la famille, qui s'allia successivement avec des maisons anglaises et françaises, jusqu'à Jean III et Louis Ier de Belleville. Sur les conseils du roi Louis XI, la ville fut renforcée entre 1464 et 1468 pour se protéger des Bretons.
Les vestiges encore visibles traduisent l'organisation primitive du site : une enceinte ovoïde flanquée d'une dizaine de tours, un châtelet d'entrée au nord-est protégé par une barbacane, et un fossé sec séparant la ville fortifiée du château. Le donjon roman de type niortais, tour carrée à angles pourvus de petites tours plates, s'implantait dans la cour du château, à peu près au centre selon l'axe nord-sud. La ville fortifiée s'étendait au nord de la forteresse et se poursuivait vers l'est ; ses remparts et portes (dont la porte de Nantes et la porte de Tiffauges) suivaient un tracé qui longeait plusieurs rues et bordait l'Asson, en contournant la barbacane près du presbytère. Les douves sèches entourant la ville étaient, au XVe siècle, profondes de 16 mètres.