Origine et histoire
Situé à Bassoues dans le Gers, l'ancien château se résume aujourd'hui à son donjon carré et à des vestiges du logis reconstruit au XVIIe siècle. Le donjon, bel exemple d'architecture militaire du XIVe siècle, a été édifié à la fin du siècle par les archevêques d'Auch Arnaud Aubert et Jean Roger, tous deux apparentés aux papes d'Avignon Innocent VI et Clément VI ; Arnaud Aubert entreprend les travaux en 1368 et, selon les comptes, ceux-ci sont presque achevés à sa mort en 1371, Jean Roger poursuivant ensuite la construction. Arnaud Aubert fait aussi bâtir les corps de logis attenants, organisés autour d'une cour où se trouvait un puits ; ces bâtiments sont remaniés aux XVe et XVIe siècles. Tombé en ruines au XVIIe siècle, l'ensemble est partiellement reconstruit par l'archevêque Henri de La Mothe-Houdancourt qui élève un corps de logis flanqué de deux tours en encorbellement. Le donjon a été classé monument historique en 1840, ce qui en fait le premier monument classé du Gers, et le château est inscrit par arrêté du 14 mars 1944. Haut de 43 mètres, le donjon est une tour carrée de 8 mètres de côté aux murs épais de plus de 2 mètres. L'accès se faisait au premier niveau voûté sur ogives ; chacun des quatre étages possédait une ou deux cheminées dont le conduit commun est aménagé dans le mur sud, ainsi que des latrines installées dans les contreforts et des lavabos. Au deuxième étage, voûté, la cheminée porte les armoiries d'Arnaud Aubert et le lavabo occupe une niche sculptée. Le donjon était couronné d'un chemin de ronde à mâchicoulis, flanqué de contreforts à chaque angle et pourvu d'une tourelle d'escalier sur le flanc nord. Du château médiéval subsistent des débris : un grand mur en pierre appareillée correspondant au rez-de-chaussée, à l'entresol et à l'étage, tandis que le deuxième étage et son couronnement ont disparu. Une tourelle d'escalier en angle est encore en place et, derrière le donjon, un mur percé de trois baies à meneaux avec bancs éclairait autrefois le premier étage ; ce mur forme le fond d'une importante construction du XVIIe siècle. D'autres fragments de murs sont intégrés aux constructions modernes. Parmi les éléments encore lisibles figurent la tour d'angle en avant du donjon, les mâchicoulis et le chemin de ronde, le flanc nord et sa tourelle d'escalier, ainsi que le logis du XVIIe siècle.
