Origine et histoire
Le château de Montrichard, aujourd’hui en ruines, est un ouvrage militaire élevé au XIe siècle et situé au cœur de la commune de Montrichard, dans le département de Loir‑et‑Cher. Il est implanté au passage du Cher, à la tête d’un pont — et probablement d’un ancien gué — sur la voie Blois‑Loches, à environ 35 km à l’est de Tours. L’édifice, classé au titre des monuments historiques depuis le 14 juillet 1877, se développe sur une arête parallèlement à la rivière, au rebord sud d’un plateau séparant la Loire et le Cher ; le bourg s’étend au pied de la forteresse. Conçu à l’origine comme une tour de bois par le comte d’Anjou Foulques Nerra, il servait de point d’appui dans sa lutte contre le comte de Blois, Eudes II ; Roger le Diable, seigneur de Montrésor, fut le premier à en assurer la garde. Les seigneurs d’Amboise prirent ensuite possession du lieu et, après s’être rendus autonomes, Hugues Ier d’Amboise s’empara de la forteresse en 1109 et y fit des agrandissements dont les vestiges subsistent. Le roi Philippe Auguste en fit le siège en 1188 et en détruisit une partie. Durant la guerre de Cent Ans, le château fut attaqué le 6 septembre 1356 par les Anglais lors de la chevauchée du Prince noir. Perennelle d’Amboise transmit la forteresse par mariage à la famille d’Harcourt à la fin du Moyen Âge, puis en 1461 Louis XI l’échangea avec Guillaume d’Harcourt‑Montgommery ; le roi choisit le château et l’église Sainte‑Croix pour les célébrations des mariages de ses filles Anne (1474) et Jeanne (1476). Sur le plan architectural, l’ouvrage présente des tours carrées flanquées de contreforts, autrefois divisées par des planchers ; le donjon carré du XIIe siècle est pris dans une chemise et protégé par une seconde enceinte.