Origine et histoire
L'ancien couvent de Bonne-Nouvelle, également nommé couvent des Jacobins, est un édifice religieux implanté au nord du centre historique de Rennes, à l'angle nord-ouest de la place Sainte-Anne, le long des rues d'Échange et de Saint-Malo, cette dernière séparant le couvent de la basilique Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle. Selon la tradition, la fondation du couvent serait attribuée à Jean de Montfort en 1368, en mémoire de la victoire de 1364 ; la source mentionne aussi un don de Pierre Rouxel en 1367 et la pose de la première pierre par le duc Jean IV. Des fouilles menées par l'INRAP sous la direction de Gaétan Le Cloirec, entre 2012 et 2013, ont mis en évidence une occupation dès le Ier siècle et l'intersection du cardo maximus, révélant la continuité du site depuis l'époque gallo‑romaine. Après la chute de l'Empire romain, le lieu paraît avoir été abandonné au IVe siècle, avant d'être réinvesti par l'ordre des dominicains au XIVe siècle. Le couvent devint rapidement un lieu d'inhumation important : les fouilles ont mis au jour près d'un millier de sépultures, dont plusieurs tombes prestigieuses et des sarcophages de plomb. C'est également au couvent que furent célébrées les fiançailles d'Anne de Bretagne et de Charles VIII, et la présence d'un tableau de la Vierge, Notre‑Dame‑de‑Bonne‑Nouvelle, transforma le lieu en point de pèlerinage ; ce tableau est aujourd'hui conservé dans la basilique voisine. Le couvent connut un essor au XVIIe siècle, abritant une soixantaine de dominicains et une bibliothèque comptant jusqu'à 5 000 volumes, puis déclina jusqu'à la Révolution, période durant laquelle l'église fut transformée en magasin à fourrages. Réquisitionné par l'armée à la fin du XVIIIe siècle, le site servit de caserne, puis hébergea le club sportif de la garnison et le service de santé militaire ; il fut vendu à Rennes Métropole pour un euro symbolique en mai 2002. Protégé au titre des monuments historiques par des arrêtés de 1986 et 1991, le couvent a fait l'objet d'une campagne de fouilles intégrale menée par l'INRAP de novembre 2011 à juin 2013, qui a révélé, dans le chœur et la salle capitulaire, des tombes d'époque moderne dont des sarcophages du XVIIe siècle, parmi lesquels figure celui de Louise de Quengo. Le site a été choisi en 2009 pour accueillir le centre des congrès de Rennes Métropole ; le projet confié à l'équipe de l'architecte Jean Guervilly a conduit à la rénovation et à l'aménagement du monument, avec la réalisation des travaux confiés en 2013 à un groupement d'entreprises mené par Sogea Construction. Le centre des congrès a été ouvert au public lors d'opérations portes ouvertes en décembre 2017 puis inauguré en janvier 2018. En avril 2023, dans le contexte des manifestations contre le projet de réforme des retraites, l'édifice a été visé par une tentative d'incendie et sa porte a été dégradée. Sur le plan architectural, le couvent conserve l'organisation classique d'un monastère : un cloître avec jardin central entouré de galeries desservant l'église conventuelle, la salle capitulaire, le réfectoire et d'autres pièces monastiques ; la chapelle de Bonne‑Nouvelle occupe l'angle sud‑est du jardin et une galerie des enfeus longe la partie sud contre l'église. L'église, aux élévations et travaux des XIVe, XVe et XVIIe siècles, présente une nef flanquée au sud d'un collatéral aujourd'hui privé de toiture et autrefois communiquant avec la nef par cinq arcades bouchées. Le cloître, principalement du XVIIe siècle, se distingue par une galerie sud deux fois plus large que les autres, percée de six fenêtres plein‑cintre, tandis que les arcades des autres côtés ont été obturées et percées de petites fenêtres et de portes. Les bâtiments conventuels, datés des XVe et XVIIe siècles, comprennent notamment un ancien réfectoire en façade ouest éclairé de grandes fenêtres en tiers point et conservant sa chaire de lecteur, ainsi qu'une demeure du prieur du XVIe siècle ; deux cours bordent les côtés nord et ouest du bâtiment principal. Le centre des congrès aménagé dans le couvent comprend des auditoriums — dont l'auditorium François Régis Hutin de 1 000 places et deux autres salles de 500 et 300 places — une vingtaine de salles de commission et près de 3 000 m² destinés aux expositions ou à la restauration, en lien direct avec les espaces autour du cloître.