Origine et histoire 
Le couvent des Cordeliers de Toulouse est un ancien couvent franciscain fondé en 1222. Une église était en construction dès 1235 et, entre 1290 et 1320, furent édifiées la grande sacristie et la salle capitulaire. La grande église conventuelle, de style gothique méridional et construite au début du XIVe siècle, s’organisait autour d’un cloître desservant la chapelle Notre‑Dame de Rieux, la sacristie, la salle capitulaire, la bibliothèque, le réfectoire et les cellules des moines. Le couvent devint la principale maison de la province franciscaine d’Aquitaine et un centre intellectuel lié à l’université toulousaine. La chapelle Notre‑Dame de Rieux fut initiée par Jean Tissandier et achevée par le cardinal Pierre de Foix, destinée à servir de chapelle funéraire. Certaines parties du couvent furent remaniées après le XIVe siècle, vraisemblablement à la suite d’un incendie en 1463 ou du sac attribué aux Huguenots en 1513. Au cours des XVIe siècle des réparations et transformations ont encore été menées, et les bâtiments subirent des destructions lors des troubles religieux. À la Révolution, les biens conventuels furent nationalisés, les objets du culte et les reliques dispersés, et l’église transformée en magasin à fourrage ; la flèche du clocher fut abattue en 1794 et le cloître démoli à la fin du XVIIIe siècle. Les bâtiments passèrent ensuite à l’administration militaire et la nef servit de stockage de fourrage, jusqu’au grand incendie de 1871 qui détruisit la nef et entraîna, en 1873‑1874, la démolition de l’essentiel des ruines. Classée parmi les monuments historiques dès 1862, l’église a vu sa protection complétée en 1994 par le classement des vestiges restants. Aujourd’hui subsistent principalement l’église en partie ruinée, la grande sacristie, la salle capitulaire et l’étage supérieur où se trouvait l’ancien dortoir. La grande sacristie, attribuée à la période 1290‑1320, a conservé des voûtes en croisées d’ogives, des peintures murales et une élévation sur le cloître ; elle mesure environ 20 mètres sur 7 et présente des travées appuyées sur colonnettes à chapiteaux sculptés. La salle capitulaire, restaurée dans les années 1990, mesure 17 mètres sur 11 et conserve des voûtes et des ouvertures médiévales donnant sur le cloître. Le cloître, qui bordait la galerie nord de l’église, était orné de fresques et d’un jardin central, et ses galeries étaient soutenues par colonnes et ogives. La bibliothèque conventuelle, dont une partie des manuscrits et incunables a rejoint la bibliothèque municipale, était réservée aux frères et devait comporter des livres attachés aux pupitres. Des éléments sculptés et des œuvres provenant du couvent ont été dispersés entre musées et églises, notamment au musée des Augustins et au musée Paul‑Dupuy. Au XXe siècle des opérations de restauration et des réaménagements ont été menés : en 1994 des travaux de surélévation et de réaménagement ont respecté la conservation de la grande sacristie au rez‑de‑chaussée, et en 1999 la façade du bâtiment en fond de cour a été dégagée, révélant une grande arcade et une lancette dissimulées sous un enduit ; des ouvertures d’époque XVIIIe siècle ont également été conservées. Le site témoigne ainsi d’une longue histoire d’établissement, de transformations architecturales et de destructions, tout en conservant des vestiges majeurs de l’ancien couvent.