Origine et histoire
L’ancien couvent des Ursulines se situe au 16, rue des Ursulines à Saint‑Denis (Seine‑Saint‑Denis). Construit en 1640, il a abrité la communauté des Ursulines dont la réputation s’est renforcée lorsque les religieuses ont ajouté à leurs vœux une mission d’éducation des petites filles. La visite et le séjour d’Anne d’Autriche et de son fils Louis XIV, qui s’y réfugièrent pendant la Fronde, ont également contribué à sa renommée. En 1792, la suppression des communautés religieuses entraîna le départ des sœurs et la vente de leurs biens. Le bâtiment fut transformé en magasin d’approvisionnement par le ministère de l’Intérieur en 1799, puis utilisé comme hôpital par la ville de Saint‑Denis en 1831. Après un passage entre des mains d’industriels ayant fait faillite, deux entrepreneurs rachetèrent l’ensemble et démolirent une partie du couvent, notamment la chapelle et le cloître, pour récupérer les pierres. Par la suite, le couvent revint en héritage à Sœur Marie Gabrielle Grange, qui le vendit en 1956 à trois personnes ayant établi un règlement de copropriété ; le nombre de copropriétaires a depuis crû pour atteindre une soixantaine.
Des démarches engagées dès 1986 ont visé le classement des façades, des toitures, du portail et d’un escalier du XVIIe siècle, ainsi que l’ouverture du lieu au public. D’importants travaux de consolidation et d’assainissement des structures et des canalisations ont été réalisés sous le contrôle des Monuments historiques, mais la restauration complète des façades et des toitures reste à mener, l’état de certains éléments devenant très préoccupant. Le couvent nécessite en permanence des interventions d’assainissement et de réfection des façades, des toits et des caves ; toutes les études, pour les parties classées ou non, sont proposées par les architectes en accord avec les recommandations des Architectes des bâtiments de France, puis les travaux sont décidés par le syndicat des copropriétaires lors des assemblées générales en fonction des priorités financières. Malgré les efforts des copropriétaires et de la Direction régionale des affaires culturelles, les financements restent insuffisants, si bien que la réfection intégrale des toits et des façades devrait s’étaler sur plusieurs décennies, sans exclure des imprévus : en 2017, une cheminée s’est effondrée sous l’effet de vents violents, provoquant la destruction d’un pan de toiture.
Le site est une copropriété impliquée dans la valorisation de ce patrimoine et facilite l’accueil du public les samedis et dimanches, avec des visites guidées assurées par ses résidents. Pour renforcer cette dynamique, un groupe d’habitants a créé en 1989 l’Association des Amis du Couvent, qui, grâce aux cotisations et aux subventions, organise chaque année trois manifestations publiques gratuites. Parmi les initiatives récentes, la projection d’un film en 2018 lors de la Fête du cinéma — le film Bon voyage, tourné en partie au couvent en 2003 par J. P. Rappeneau — et un concert de la Fête de la musique rassemblant plus de deux cents personnes autour des jazzmen Emmanuel Bex et Olivier Temime. Le couvent sert aussi de lieu de tournage pour de nombreuses publicités immobilières, et les Journées européennes du patrimoine offrent chaque année des visites guidées complétées par un concert de musique classique ou une représentation théâtrale.
Le portail d’entrée, son tympan sculpté d’une Vierge à l’Enfant datée de la seconde moitié du XVIIe siècle, le porche et le bâtiment du cloître figurent parmi les éléments remarquables ouverts au regard des visiteurs. Une bibliographie et des ressources en ligne, dont des notices Mérimée et des articles de presse, complètent la documentation disponible sur le couvent.
