Batterie de Merville à Merville-Franceville-Plage dans le Calvados

Patrimoine classé Vestiges de la Guerre 39-45 Batterie allemande

Batterie de Merville

  • Avenue de la Batterie-de-Merville
  • 14810 Merville-Franceville-Plage
Batterie de Merville
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Crédit photo : DennisPeeters (talk) - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public de l'Etat

Période

2e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Batterie comprenant quatre casemates et un poste de commandement (cad. AO 46, 47 (avenue de la Batterie-de-Merville) ; E 202, lieudit La Masse, 203, lieudit Les Pomerais, 204, lieudit Les Grands Pomerais) : classement par arrêté du 25 octobre 2001

Origine et histoire de la Batterie de Merville

Témoignage du Mur de l'Atlantique, la batterie d'artillerie de Merville, située à environ 2 km de la mer et orientée vers la baie de l'Orne, se compose de quatre casemates construites en plusieurs phases entre le début de 1941 et mai 1944. Conçues pour des canons de 150 mm, elles abritaient en réalité des pièces Škoda de 100 mm datant de la Première Guerre mondiale. Bien camouflées pour échapper au repérage aérien, les casemates étaient prolongées par deux ailes en béton protégeant les embrasures et complétées par des soutes à munitions, des abris, un poste de commandement souterrain muni d'un périscope et de nombreuses tranchées bétonnées. L'ensemble était défendu par deux ceintures de barbelés, un champ de mines et relié par téléphone à un poste d'observation à Franceville qui permettait de corriger les tirs ; la batterie fonctionnait comme une position « aveugle » avec cibles codées et paramètres de tir préétablis. Initialement artillerie hippomobile, elle dut renforcer sa protection contre les attaques aériennes à partir du printemps 1942, la construction des casemates ayant été planifiée par l'Organisation Todt.

Désignée comme objectif prioritaire pour le débarquement de Normandie, la batterie fit l'objet d'un assaut aéroporté conduit par le lieutenant-colonel Terence Otway et le 9e bataillon parachutiste de la 6e division aéroportée dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Le plan prévoyait un bombardement massif de la Royal Air Force suivi d'un parachutage et d'un débarquement de planeurs, l'emploi de sapeurs et d'équipements anti-mines, ainsi que l'intervention éventuelle du croiseur HMS Arethusa si l'assaut échouait. En réalité, des erreurs de navigation, des conditions météorologiques défavorables, la dispersion des parachutistes jusqu'à 16 km et le largage erroné des pathfinders laissèrent Otway avec seulement 150 hommes sur les 600 attendus, sans véhicules, pièces antichars ni matériel lourd. Malgré ces pertes et l'échec du bombardement aérien, qui n'endommagea guère les casemates, Otway décida d'attaquer avec les moyens disponibles.

Le petit groupe de reconnaissance de quatre hommes avait lui réussi à nettoyer quatre passages dans le champ de mines, permettant au bataillon d'organiser l'assaut en quatre groupes autour de 4 h 30. Repérés dès leur regroupement, les parachutistes essuyèrent le feu de mitrailleuses et durent improviser des passages sur les barbelés faute de torpilles Bangalore ; l'obscurité et la fumée compliquèrent les mouvements et provoquèrent des pertes dues aux mines. Des planeurs durent atterrir à vue en l'absence de balises de guidage fonctionnelles : l'un confondit un village en flammes avec la cible et atterrit hors zone, un autre fut touché par des canons antiaériens et se brisa à 700 mètres de la batterie, ses occupants participant toutefois ensuite à l'attaque. Les parachutistes, engagés au corps à corps, mirent hors d'usage les canons allemands en utilisant des bombes Gammon faute d'explosifs spéciaux, et la résistance ennemie diminua rapidement ; le combat prit fin vers 5 h. Sur une garnison allemande d'environ cinquante hommes, seulement six restaient encore capables de combattre, une trentaine étaient blessés et le reste tué ; du côté britannique, 65 des 150 attaquants furent tués ou blessés. La neutralisation des canons, même s'ils étaient de calibre inférieur à celui prévu, contribua à préserver de nombreuses vies sur les plages pendant les heures critiques du débarquement, bien que les Allemands réoccupent la batterie dans les quarante-huit heures et remettent en action deux pièces contre les plages.

Après-guerre, la conservation et la restauration du site furent portées à partir de 1969 par Françoise Gondrée et Sir Richard Gale, puis en 1977 le Conservatoire du littoral acquit les terrains en vue de restaurer la batterie et de créer une antenne de l'Aspeg, l'Assault Airborne Normandy, coordonnée par le général Michael Gray. Les quatre casemates et le poste de commandement sont classés au titre des monuments historiques, et le site-musée, conservé dans l'état qu'il avait le matin du 6 juin, s'étend sur près de cinq hectares et accueille chaque année environ 75 000 visiteurs. Depuis 2008, un Douglas C-47 Skytrain dit SNAFU Special est exposé sur place. La gestion du musée a été assurée de 1990 par une association franco-britannique à parité entre représentants britanniques et élus municipaux, présidée depuis 1989 par Olivier Paz ; en décembre 2017 cette association a été remplacée par un groupement d'intérêt public composé de représentants municipaux et de membres britanniques et locaux.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Horaires, jours et tarifs sur le site officiel ci-dessus.