Camp de concentration de tsiganes de Montreuil-Bellay en Maine-et-Loire

Patrimoine classé Vestiges de la Guerre 39-45 Camp de concentration

Camp de concentration de tsiganes de Montreuil-Bellay

  • D347
  • 49260 Montreuil-Bellay
Camp de concentration de tsiganes de Montreuil-Bellay
Camp de concentration de tsiganes de Montreuil-Bellay
Camp de concentration de tsiganes de Montreuil-Bellay
Camp de concentration de tsiganes de Montreuil-Bellay
Camp de concentration de tsiganes de Montreuil-Bellay
Camp de concentration de tsiganes de Montreuil-Bellay
Camp de concentration de tsiganes de Montreuil-Bellay
Camp de concentration de tsiganes de Montreuil-Bellay
Camp de concentration de tsiganes de Montreuil-Bellay
Crédit photo : Pymouss - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Période

2e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les vestiges suivants du camp d'internement : la prison, le réfectoire, l'école, l'infirmerie, les water collectifs, les logements (cad. YX 7 ; ZE 7 à 9, 12) : inscription par arrêté du 8 juillet 2010 - L'intégralité des vestiges et le sol des parcelles de l'ancien camp (cad. ZE 7, 8 ; YX 7) : classement par arrêté du 27 septembre 2012 - Les vestiges de l'ancien camp d'internement et les sols de la parcelle ZE 141 : classement par arrêté du 4 décembre 2013

Origine et histoire du Camp de concentration

Le camp d'internement de Montreuil-Bellay, situé sur la commune éponyme en Maine-et-Loire, a été créé dès 1940 pour l'internement principalement de Tsiganes et a été fermé en 1945. Installé sur l'emprise d'une poudrière de cinq hectares, le site fut transformé en stalag par les Allemands le 21 juin 1940, puis réorganisé par le régime de Vichy en un « camp de concentration à vocation régionale » destiné aux Roms. Cette réorganisation visait à éviter la cohabitation d'internés d'origines différentes et à réduire les effectifs de garde. Le décret-loi du 6 avril 1940 interdit la circulation des nomades sur le territoire français pendant la guerre, les considérant comme susceptibles d'être ou de devenir des espions. Les premiers Roms raflés arrivèrent au camp le 8 novembre 1941, en provenance du camp de la Morellerie ; le 2 décembre, 213 internés du camp de Coray furent transférés à Montreuil. Le camp connut aussi l'internement de clochards de Nantes en 1942 ; au total, environ 3 000 personnes y passèrent et l'effectif atteignit 1 096 internés en août 1942. Les derniers nomades quittèrent le site en janvier 1945 pour être transférés vers le camp des Alliers et le camp de Jargeau, d'où ils furent libérés en mars 1946. Le 16 janvier 1945, 50 personnes furent transférées vers le Camp des Alliers à Angoulême et 285 vers Jargeau. Après le départ des nomades, en janvier 1945, le camp servit à l'internement de civils allemands. Les vestiges du camp conservent une forte signification mémorielle et font l'objet d'une démarche documentaire et pédagogique. L'historien local Jacques Sigot mit le camp en lumière dans un ouvrage paru en 1983, ce qui conduisit à l'inauguration d'une stèle sur le site en 1988. Les ruines ont été inscrites aux monuments historiques en juillet 2010 afin d'empêcher leur disparition et d'en faire un lieu de mémoire ; l'ensemble du site a été classé le 27 septembre 2012 et une autre parcelle a été classée le 4 décembre 2013. En avril 2016, la préfète Béatrice Abollivier annonça un projet de valorisation du lieu en mémorial. Le 29 octobre 2016, une cérémonie d'hommage national marquant le 70e anniversaire de la fermeture des derniers camps français d'internement des nomades permit l'inauguration d'une stèle en présence du président de la République, qui reconnut la responsabilité de la France dans ces internements. Un centre de mémoire et musée a été annoncé en 2024 et doit voir le jour en 2026.

Liens externes