Camp de Rivesaltes de Salses-le-Château dans les Pyrénées-Orientales

Patrimoine classé Vestiges de la Guerre 39-45 Camp de concentration Patrimoine Juif

Camp de Rivesaltes de Salses-le-Château

  • D5
  • 66600 Salses-le-Château
Camp de Rivesaltes de Salses-le-Château
Camp de Rivesaltes de Salses-le-Château
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Camp de Rivesaltes de Salses-le-Château
Camp de Rivesaltes de Salses-le-Château
Crédit photo : Yeza - Sous licence Creative Commons
Propriété de la région

Frise chronologique

XIXe siècle
Époque contemporaine
1900
2000
1935
Fondation du camp
1939
Installation du camp
1941
Centre d'hébergement
26 août 1942
Centre de rassemblement
1944
Libération du camp
1962
Accueil des harkis
2015
Inauguration du Mémorial
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Ilot F, avec l'ensemble de ses baraquements (cad. D 1229) : inscription par arrêté du 18 juillet 2000

Origine et histoire du Camp Rivesaltes

Le camp Joffre, dit « camp de Rivesaltes », fondé en 1935 et installé à partir de décembre 1939, occupe environ 600 hectares pour l’essentiel sur la commune de Rivesaltes et partiellement sur celle de Salses‑le‑Château. Il se compose d’une dizaine d’îlots, chacun composé d’environ soixante baraques en briques et couvertures légères, organisées autour d’une cour et séparées des îlots voisins par des clôtures de fil de fer barbelé. Conçu à l’origine comme camp d’instruction militaire, il a très tôt servi de lieu d’internement pour des ressortissants étrangers présents en France au déclenchement de la guerre. Dès 1941, sous l’autorité civile du régime de Vichy, il fut aménagé en centre d’hébergement pour familles et accueillit Républicains espagnols, Juifs étrangers, Tziganes, indigents et opposants politiques ; sa capacité d’accueil était estimée à 18 000 personnes et il a reçu environ 21 000 internés entre 1941 et 1942. Les internements se faisaient souvent en séparant hommes, femmes et enfants dans des baraques distinctes, et les garçons étaient transférés à l’âge de quatorze ans. Au 31 mai 1941 le camp comptait 6 475 internés de seize nationalités, dont une majorité d’Espagnols et plus d’un tiers de Juifs étrangers. Le 26 août 1942 le site devint centre national de rassemblement des Israélites, organisé principalement dans les îlots J, F et K, et il joua ensuite, entre septembre et octobre 1942, le rôle de camp de transit vers Drancy pour un grand nombre de Juifs arrêtés dans la zone libre. Les chiffres des personnes déportées à partir de Rivesaltes font l’objet d’estimations différentes selon les sources. Entre 1941 et 1942 environ 215 internés sont décédés sur le site, dont 51 enfants d’un an et moins. Neuf œuvres caritatives et associations, parmi lesquelles la Croix‑Rouge, le Secours National et la Cimade, furent présentes et apportèrent secours, jardins d’enfants, rations supplémentaires et, pour certaines, aides plus confidentielles comme la fabrication de faux papiers et l’intervention auprès des commissions de criblage. Après l’entrée des troupes allemandes en novembre 1942, le camp servit d’installation d’instruction pour la Wehrmacht jusqu’à son sabotage et son abandon en août 1944. Libéré en août 1944, il accueillit ensuite un centre de séjour surveillé consacré aux personnes internées au titre de l’épuration et, parallèlement, un dépôt de prisonniers de guerre (détention de militaires allemands et italiens) qui fonctionna jusqu’en 1948 ; plusieurs centaines de ces prisonniers ont participé à des travaux de reconstruction et plusieurs centaines sont décédés entre 1945 et 1946, leurs tombes ayant été déplacées en 1961. Pendant la guerre d’Algérie, le site connut des usages discrets comme centre pénitentiaire pour détenus favorables à l’indépendance et comme camp de transit pour les militaires. À partir de 1962, Rivesaltes devint lieu de transit et de reclassement pour les harkis : environ 8 000 y furent internés en octobre 1962 et, selon certaines estimations, près de 22 000 personnes ont transité par le camp entre 1962 et 1964 ; des familles sont restées sur place pendant des périodes très variables et les dernières ont quitté le site en février 1977. Le camp a aussi accueilli, dans les années 1960, des rapatriés coloniaux et des anciens militaires rapatriés d’Indochine, puis a retrouvé ponctuellement sa vocation militaire avec l’implantation du 24e régiment d’infanterie de marine. De 1986 à 2007 une partie du site a fonctionné comme centre de rétention administrative pour étrangers en situation irrégulière ; la Cimade y assurait l’accompagnement social et a dénoncé à plusieurs reprises les conditions de détention. Dès la fin des années 1990 s’engagea un long travail de mémoire : l’îlot F et ses baraquements ont été inscrits au titre des monuments historiques en 2000, des stèles commémoratives ont été érigées pour les républicains espagnols, les harkis et les Juifs déportés, et des initiatives locales et nationales ont conduit à la décision de créer un musée mémorial. L’îlot F a été acquis par le Conseil général en 2005, un projet architectural porté par Rudy Ricciotti a été lancé, la première pierre posée en 2012 et le Mémorial du Camp de Rivesaltes a été inauguré en 2015, marquant la transformation du site en lieu de mémoire consacré aux différentes populations internées et aux usages successifs du camp au XXe siècle.

Liens externes