Canal du Midi : Tunnel des Cammazes aux Cammazes dans le Tarn

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Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire du tunnel

Le canal du Languedoc, dit canal des Deux Mers, a été réalisé sous Louis XIV d'après les plans de Pierre‑Paul Riquet, communiqués à Colbert en 1662 ; les travaux commencèrent en 1667 entre Toulouse et Naurouze, la première partie fut terminée en 1672 et le canal définitivement achevé à la fin de 1682. La percée des Cammazes, également appelée tunnel des Cammazes ou voûte Vauban, est un ouvrage de génie civil du XVIIe siècle : tunnel voûté en maçonnerie long de 122 mètres et large de 3 mètres. Il permet à la rigole de la Montagne Noire de passer sous la voûte et d'alimenter directement le réservoir de Saint‑Ferréol. Partie intégrante du canal du Midi, l'ouvrage fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996 et est inscrit au titre des monuments historiques en 1997. Vauban a proposé le percement dans un mémoire daté du 5 mars 1686 pour acheminer les eaux de la vallée du Sor vers la vallée du Laudot sous « l'arreste de la montagne d'Escammase », Pierre‑Paul Riquet, qui avait envisagé ce projet, étant mort en 1680. En décembre 1685, chargé d'une tournée d'inspection de l'œuvre de Riquet, Vauban mit au point un programme de grands travaux hydrauliques visant à améliorer l'alimentation et la gestion en eau, notamment par la surélévation du barrage de Saint‑Ferréol et la prolongation de la rigole entre Le Conquet et Les Cammazes. Le percement fut confié à Antoine Niquet ; devis et profil furent établis dès le 12 août 1686. Des centaines d'ouvriers furent employés pour creuser la voûte, qui fut achevée en deux années ; un grave accident en avril 1687 fit six morts et trois blessés déclarés. L'ouvrage est voûté en maçonnerie et une de ses façades de sortie fut reconstruite au XVIIIe siècle. À l'origine, deux façades sculpturales parfaitement symétriques dédiaient l'ouvrage au Roi Soleil ; le panneau sculpté à l'effigie de Louis XIV fut détruit lors de la Révolution. En 1846, le sommet de la percée fut planté d'arbres pour mieux l'intégrer au paysage, et une maison du Garde de la Voûte des Cammazes fut bâtie l'année suivante à l'entrée du sentier de la Rigole ; longtemps habitée par le garde, elle est aujourd'hui désaffectée. La départementale 629, qui relie Revel à Carcassonne, franchit l'ouvrage sans que son intérêt soit toujours perçu, et la gestion du canal a entraîné des dégradations de la rigole, de ses ponts et de la voûte. La percée des Cammazes est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 4 mars 1997.

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