Origine et histoire du Carmel Saint-Joseph
Le Carmel Saint-Joseph, situé à Aire-sur-l'Adour dans les Landes (diocèse de Dax), est une maison religieuse en activité. Construit entre 1853 et 1872 sous l'impulsion de la mère supérieure, le couvent a été conçu en collaboration avec l'architecte de Villeneuve. Les bâtiments s'organisent autour d'une cour d'entrée à l'ouest, bordée par l'élévation occidentale de la chapelle, et autour d'un cloître composé de galeries ouvertes intégrées à quatre corps de bâtiments destinés aux logements et aux services. Dans le jardin clos de murs, une allée axiale mène à l'extrémité orientale de la parcelle, où se trouvent le cimetière des Carmélites et sa chapelle funéraire.
La maison a été fondée à l'initiative du carmel de Libourne ; la future mère supérieure Catherine Augustine, sollicitée par Mgr Lannéluc, participa à l'élaboration des plans et s'installa avec plusieurs sœurs dans l'édifice encore en chantier. Au fil du temps, la communauté a pris part à des fondations missionnaires, certaines sœurs partant fonder un carmel à Izmir, puis, plus tard, un autre en Corée en réponse à un appel missionnaire et grâce à des contacts locaux. Pendant la guerre de Corée, deux des fondatrices sont mortes pendant la période de conflit, mais la présence et les efforts des religieuses ont favorisé le développement du carmel de Séoul, qui a ouvert plusieurs maisons en Corée et une autre au Cambodge, ainsi que des implantations de pères carmes. La diminution et le vieillissement de la communauté d'Aire-sur-l'Adour ont ensuite conduit les carmélites à répartir leurs membres dans d'autres maisons de l'ordre et à confier le couvent à la Communauté du Chemin Neuf, qui y exerce aujourd'hui une mission religieuse.
L'église du carmel présente une nef flanquée de bas-côtés et composée de trois travées voûtées d'ogives ; les murs limitant le chœur sont peints. Elle abrite un petit orgue construit par Cavaillé-Coll vers 1890 ; le buffet en chêne, placé en aplomb de la tribune, comprend trois tourelles plates de trois tuyaux chacune et deux plates-faces de sept tuyaux, la boîte expressive dépassant la hauteur de la façade. La console, située sur le côté du buffet, comporte deux claviers de cinquante-six notes et un pédalier de trente notes, avec transmissions mécaniques.
L'ensemble des éléments bâtis et non bâtis jusqu'au mur de clôture a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 20 janvier 2009. Lors des Journées européennes du patrimoine, le Carmel ouvre ses portes et la Communauté du Chemin Neuf propose notamment la visite du cloître et des jardins ; l'affluence est parfois telle qu'il est nécessaire de refuser l'accès à une partie du public.