Origine et histoire de la Carrière du Chauffour
La carrière du Chauffour est une ancienne carrière de calcaire, principalement souterraine mais en grande partie à ciel ouvert, située dans les bois au sud-ouest du village de Thiescourt, près de Noyon dans l'Oise. Elle existait déjà au début du XIXe siècle. À partir de septembre 1914 elle se trouve dans les lignes françaises et y demeure jusqu'en juin 1918, puis se retrouve à dix kilomètres à l'arrière des lignes allemandes jusqu'à la mi-août. Elle a été occupée par des régiments revenant de Verdun ou de la Somme, épuisés, le Noyonnais constituant un front relativement calme où les unités venaient se reconstituer. Au début de 1915 la carrière, d'une capacité d'environ deux compagnies, commence à être aménagée, surtout par le 72e R.I.T. Des moellons bouchent progressivement de nombreuses ouvertures et divers aménagements lui donnent l'aspect d'un village troglodyte. Les cantonnements sont particulièrement soignés : on note notamment une fenêtre d'inspiration byzantine et plus de deux cents traces rupestres. Ces traces, réalisées pendant la Première Guerre mondiale, puis pendant la drôle de guerre et parfois par des visiteurs, présentent une extrême diversité de sujets — patronymes, unités, scènes militaires et de la vie quotidienne, références patriotiques et religieuses, femmes, scènes érotiques, portraits, caricatures d'ennemis, animaux et fleurs. À l'intérieur de la carrière se trouvent également diverses sculptures rupestres dont certaines sont inscrites au titre des monuments historiques depuis 1999. Quatre de ces sculptures ont été réalisées par Louis Leclabart.