Castella de Saint-Sulpice à Saint-Sulpice dans le Tarn

Patrimoine classé Patrimoine défensif Château

Castella de Saint-Sulpice

  • Le village
  • 81370 Saint-Sulpice-la-Pointe
Castella de Saint-Sulpice
Castella de Saint-Sulpice
Castella de Saint-Sulpice
Castella de Saint-Sulpice
Castella de Saint-Sulpice
Castella de Saint-Sulpice
Castella de Saint-Sulpice
Castella de Saint-Sulpice
Castella de Saint-Sulpice
Castella de Saint-Sulpice
Castella de Saint-Sulpice
Crédit photo : Didier Descouens - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Ruines du castella et souterrain aménagé sous la butte (cad. B 289, 290) : inscription par arrêté du 14 avril 1994

Origine et histoire du Castella

Le Castella est un ancien château-fort de Saint‑Sulpice‑la‑Pointe (Tarn), en Occitanie, édifié au XIIIe siècle par la famille Alaman et connu pour son rare souterrain féodal ; il a été largement détruit pendant les guerres de Religion. Fondé vers 1240 par le seigneur Sicard Alaman comme motte castrale, il fut transformé par ses successeurs en château doté d'une salle d'armes, d'un logis seigneurial, d'un donjon et d'un chemin de ronde. En 1275, Sicard Alaman fit un don pour la construction d'une chapelle seigneuriale à l'intérieur des fortifications ; cet édifice constitue aujourd'hui l'essentiel des vestiges. À la fin du XIVe siècle, le comte Gaston Fébus possédait le Castella et entreprit la construction de l'église Notre‑Dame de Saint‑Sulpice ; son successeur, le duc Jean de Berry, limita la hauteur du mur‑clocher pour qu'il ne dépasse pas son château. Le château périclita au XVIe siècle : les seigneurs du Castella s'étant ralliés au parti catholique, les soldats huguenots prirent le village et incendièrent le château en 1562, puis des notables toulousains réutilisèrent les briques du château pour rebâtir des maisons, aggravant sa ruine. Sur la motte subsistent les ruines du donjon et la chapelle de 1275 ; le site est inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 14 avril 1994. Le château occupe un petit promontoire au nord du village, à proximité de l'Agout, et n'est aujourd'hui conservé que par des vestiges en brique. La chapelle présente plusieurs murs, des arcs gothiques et des baies à l'emplacement probable de l'abside ; au sud, la base du donjon montre deux petites arcades gothiques et quatre meurtrières en croix. D'autres vestiges ruinés sont visibles sur la motte castrale. En contrebas se trouve un pigeonnier en brique au toit remarquable, qui pourrait avoir été une dépendance du château. Le souterrain, accessible lors de visites guidées, est un tunnel de 142 mètres alternant salles et corridors, taillé au pic dans des couches de grès et de marne. Il a servi d'abri aux habitants lors d'attaques et, très probablement antérieur à la construction du château par Sicard Alaman, il pourrait remonter à plus de mille ans. Le souterrain comporte des silos, des latrines, un puits et une petite salle interprétée comme une chapelle, disposant d'aménagements permettant de tenir un siège ; il a ensuite servi de passage d'évasion et d'entrepôt. À la fin du Moyen Âge, Jeanne II de Boulogne, veuve de Jean de Berry, s'installa au Castella ; ruinée, elle fut accusée de frapper monnaie dans les souterrains et reçut le surnom de « Jeanne la faussaire ». Selon la tradition, Charles VII la condamna pour lèse‑majesté et des soldats royaux auraient confisqué ses biens en Languedoc ; elle se réfugia ensuite au château de Roquecourbe et mourut en 1424 ; la légende veut qu'un trésor de fausses pièces y ait été enfoui et que des recherches s'y poursuivent. Au XVIIe siècle, malgré la destruction du château, le souterrain fut encore utilisé, notamment pour la fabrication de poudre à canon. En 1930, les crues de l'Agout remblayèrent fortement le souterrain, qui fut sauvé ensuite par l'intervention de la municipalité. C'est le plus grand souterrain du Tarn et le seul, parmi les quelque 350 recensés, à pouvoir être visité toute l'année ; il est également inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 14 avril 1994.

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