Origine et histoire du Centre mondial de la paix
L'évêché de Verdun, situé à côté de la cathédrale Notre-Dame dans la Meuse, succède au palais épiscopal construit après 1548 pour Nicolas Psaume. Reconstruit à partir de 1725 d'après un plan daté de 1724 de l'architecte Robert de Cotte pour Monseigneur d'Hallencourt, l'édifice fut poursuivi et modifié par ses successeurs ; les travaux n'étaient pas achevés à la mort de l'évêque en 1754. De 1792 à 1823, le bâtiment abrita des services administratifs et judiciaires, avant de redevenir résidence épiscopale, usage qu'il conserva jusqu'en 1906 puis de 1923 à 1993, l'intendance ayant été transformée en bibliothèque municipale. Acquis par la ville en 1906, il accueillit le musée municipal en mai 1914 et fut gravement endommagé pendant la bataille de Verdun en 1916. Classé aux monuments historiques en 1920, il fit l'objet d'une importante restauration entre 1926 et 1935, permettant au nouvel évêque de réintégrer les lieux en 1935. L'association du Centre mondial de la Paix, créée en 1990 par l'État, la région Lorraine, le département de la Meuse et la ville de Verdun, installa le Centre en 1994 après des travaux de réhabilitation ; il fut inauguré le 30 juin 1994. Le Centre mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l'Homme est conçu comme un lieu d'exposition, de rencontre et de réflexion, centré notamment sur les relations franco‑allemandes, la Première Guerre mondiale et les questions relatives aux droits de l'Homme ; il propose expositions temporaires, conférences, colloques et concerts, et met à disposition des salles de 20 à 300 places. Une aile du palais abrite la bibliothèque municipale, qui conserve un fonds ancien issu des bibliothèques ecclésiastiques confisquées après la Révolution ainsi qu'un fonds 14‑18 d'environ 3 000 documents. La bibliothèque, dont une partie des collections fut évacuée pendant la Première Guerre mondiale puis rapatriée en 1920, fut inaugurée dans le palais le 21 septembre 1927 et ouverte au public le 1er octobre 1928 ; elle compte aujourd'hui plus de 15 000 documents et environ 16 000 CD. Sur le plan architectural, le palais présente une composition en pierre autour d'une cour en fer à cheval ; sa façade arrière, rectiligne, domine un jardin à la française offrant une vue sur la ville. L'intérieur conserve une chapelle épiscopale au décor néo‑classique de pilastres, corniches et peintures, ainsi qu'un escalier doté d'une rampe en fer forgé. Des souterrains, aménagés au cours du XXe siècle pour faciliter les visites, communiquent avec les niveaux supérieurs. À l'entrée figure une plaque portant la liste des évêques de Verdun, apposée en 1927 et comptant alors 106 noms. Saint‑Simon a qualifié l'édifice de « plus splendide palais épiscopal qu'il y ait en France ».
