Période
XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Le château et ses communs (restes de l'ancien château) , à l'exception des parties classées : inscription par arrêté du 13 février 1926 - Le parc avec ses murs de clôture, le canal, les jardins, le pigeonnier, le chenil, les façades et toitures de l'orangerie, de la régie, de tous les bâtiments autour de la cour des communs, le portail d'entrée du XIXe siècle, les sols des cours, des jardins et du parc (cad. AA 1 à 11, 13 à 26, 32 à 38 ; AB 1, 12, 13) : inscription par arrêté du 5 décembre 2008 - Le château en totalité (cad. AA 27) , ainsi que les façades et toitures de l'orangerie (cad. AA 12, 13) et la perspective nord-sud du parc (cad. AA 14, 28, 30, 31) : classement par arrêté du 30 juin 2010
Origine et histoire du Château de Cheverny
Le château de Cheverny, situé en Sologne sur la commune de Cheverny (Loir‑et‑Cher, Centre‑Val de Loire), est élevé sur l'emplacement d'un manoir du XVIe siècle dont ne subsistent que les communs. Édifié entre 1625 et 1629 par l'architecte Jacques Bougier dit Boyer de Blois, il conjugue des influences de la Renaissance et du style du début du XVIIe siècle. L'ensemble se compose d'un corps central rectangulaire flanqué de deux ailes terminées par de grands pavillons carrés, et présente une façade en pierre de Bourré décorée, côté sud, de bustes d'empereurs romains. La décoration intérieure conserve des décors peints par Jean Mosnier, des lambris, des plafonds à caissons et des boiseries caractéristiques de l'époque. Les travaux mobilisèrent, outre Bougier et Mosnier, des artistes tels que le menuisier Hevras Hammerber, le sculpteur Gilles Guérin et un auteur de sculpture signé « F.L. ». Les bâtiments furent achevés dans les années 1630, mais leurs premiers propriétaires, Henri Hurault et Marguerite Gaillard, n'en profitèrent guère. Le domaine a connu de nombreuses transmissions et ventes, puis fut racheté au XIXe siècle par la branche des Hurault, marquis de Vibraye, qui en est toujours propriétaire. Ouvert au public dès 1922, le château conserve une importante collection d'objets d'art, de tapisseries et de meubles et figure parmi les plus fréquentés des châteaux de la Loire. Classé et inscrit au titre des monuments historiques pour ses façades, ses toitures et des éléments du parc, il s'accompagne d'un domaine d'environ cent hectares où le jardin à la française a été reconstitué. L'allée principale, longue de près de six kilomètres, structure la perspective nord‑sud ; le parc comprend aussi un jardin anglais planté de tilleuls, de séquoias et de cèdres, un potager et des cours d'eau. Parmi les communs, on distingue des vestiges de la demeure Renaissance de Raoul Hurault, une fuye remaniée et un chenil qui abrite une meute destinée à la vénerie. Le château est connu pour ses intérieurs remarquables : la salle à manger présente 34 panneaux peints par Jean Mosnier illustrant Don Quichotte, un mobilier aux armes des Hurault et une cheminée monumentale néo‑Renaissance. L'escalier d'honneur, en pierre, s'élève sous une voûte en berceau et porte des sculptures de guirlandes, fruits et motifs symboliques qui conduisent aux appartements. Le grand salon, restauré au XIXe siècle, expose portraits anciens attribués à des ateliers renommés et un mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles recouvert de tapisseries d'Aubusson. La salle d'armes, décorée par Jean Mosnier, abrite une importante collection d'armes et d'armures des XVe au XVIIe siècles, une tapisserie des Gobelins et une cheminée de style Renaissance. La chambre dite « du Roi » présente huit tapisseries d'après Simon Vouet, un plafond à caissons peint par Mosnier et un lit à baldaquin ancien, tandis que la bibliothèque lambrissée conserve plus de deux mille volumes. Les communs comprennent aussi une orangerie du XVIIIe siècle, qui accueillit une partie du mobilier national pendant la Seconde Guerre mondiale et sert aujourd'hui à des réceptions. Le domaine entretient une meute d'une centaine de chiens de chasse et une salle des trophées où sont réunis plus de 2 000 bois de cerfs, une cheminée monumentale et un vitrail contemporain de l'atelier Jacques Loire. Le château a par ailleurs inspiré Hergé pour le château de Moulinsart ; une exposition permanente, installée près du chenil, présente des reconstitutions et des maquettes en lien avec l'œuvre de Tintin, et depuis 2001 des éléments consacrés à Tintin sont également présentés dans les greniers à fourrage, tandis que le domaine accueille périodiquement des événements thématiques.