Période
Gallo-romain, XIIe siècle, XIIIe siècle, XVe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Château : classement par liste de 1862. Prieuré Saint-Maurice ; façades et toitures du logis du prieur (actuel musée de la Vènerie) ; sol de la parcelle 48 (cad. AC 47, 48, 56) : inscription par arrêté du 21 décembre 1987. Château : ruines du donjon roman ; ensemble des vestiges du mur gallo-romain compris entre la rue Villevert et la rue de la Treille (cad. AC 47, 48, 56) : classement par arrêté du 6 novembre 1995
Origine et histoire du Château royal de Senlis et du prieuré
L'ancien château royal de Senlis et le prieuré Saint-Maurice forment un même domaine adossé à la muraille gallo-romaine, aménagé en parc et accessible gratuitement tous les jours sauf le mardi. Les textes mentionnent un palais mérovingien et carolingien à Senlis, mais ces installations anciennes ont presque entièrement disparu et présentent peu de vestiges archéologiques. Le château visible aujourd'hui s'appuie sur la muraille antique et a été largement reconstruit sous Louis le Gros au début du XIIe siècle ; il a ensuite été agrandi au XIIIe siècle et remanié au XVe siècle, avant de perdre son rôle résidentiel au XVIe siècle et de tomber en ruine. Parmi les vestiges du château se trouvent une porte fortifiée du XIIIe siècle, conservant le double dispositif de herse, et une imposante tour carrée d'architecture ancienne, souvent rapprochée d'un donjon, dont les fondations intègrent des blocs d'époque romaine mais dont la maçonnerie principale relève des périodes médiévale et gothique. Les ruines du palais montrent encore la tribune occidentale de la chapelle royale Saint-Denis, consacrée en 1142, des arcades et chapiteaux sculptés, ainsi que des salles naguère désignées « salle des gardes » et « salle des maréchaux » et les parties qui accueillaient cellier et cuisines. La partie occidentale du château a été amputée au XIXe siècle et une façade néogothique y a été élevée en 1861 ; l'intérieur conserve notamment une cheminée monumentale du XVe siècle.
Le prieuré Saint-Maurice a été fondé par Saint Louis pour abriter des reliques venues de l'abbaye d'Agaune, notamment celles de saint Maurice et de ses compagnons ; il a également accueilli des reliques de sainte Ursule et des Onze Mille Vierges. Les premiers achats de terrain datent de 1261 ; la construction, accélérée, s'est déroulée entre 1262 et 1264 et la chapelle du prieuré a été dédiée le 1er juin 1264. Le complexe monastique s'organisait autour d'un cloître dont subsistent des éléments de l'aile orientale et des vestiges arcadés, la construction et quelques remaniements s'étant poursuivis aux XVe–XVIe siècles pour la charpente et aux XVIIe–XVIIIe siècles pour d'autres aménagements. Faute de religieux suffisants, le prieuré a été supprimé en 1768 ; vendu comme bien national à la Révolution et revendu à des particuliers, il a vu son cloître et sa chapelle démolis après cette période, la chapelle étant détruite en 1805.
Des bâtiments du prieuré subsistent : le logis du prieur, de la fin du XVIIIe siècle et remanié au XIXe siècle dans un goût néo-classique sobre, accueille aujourd'hui le musée de la Vénerie, tandis que le bâtiment des moines, dont le rez-de-chaussée remonte au XIIIe siècle, conserve au premier étage un grand dortoir restauré avec sa charpente en carène datant du début du XVIe siècle, utilisé pour des manifestations culturelles. Les caves sur deux niveaux, dont l'une abrite un puits profond, ont été restaurées par la ville. Le domaine, acheté par la ville de Senlis en 1956, rassemble les ruines du château, le prieuré et le jardin du Roy.
Sur le parvis et aux abords se rencontrent quelques éléments déplacés ou replacés au XIXe siècle, comme une copie en bronze de la Diane au cerf et un petit obélisque anciennement situé au carrefour des Égyptiennes.
Le site bénéficie d’une protection au titre des monuments historiques : les ruines du château, sauf le donjon, ont été classées dès la liste de 1862 ; l’ensemble du site du château et du prieuré, incluant le jardin du Roy, a été inscrit en 1948 ; les façades et toitures du logis du prieur ainsi que le sol archéologique ont été inscrits en 1987 ; enfin le donjon roman et les vestiges de la muraille gallo-romaine ont été classés en 1995.
